Réouverture de 
la salle des États rénovée
La Joconde retrouve sa place

7 octobre 2019
À l'occasion de l'ouverture prochaine de l'exposition marquant le cinquième centenaire de la mort de Léonard de Vinci en France, la salle des États rouvre ses portes au public le 7 octobre 2019, après une rénovation globale qui a duré dix mois dont quatre de fermeture. La Joconde de Léonard de Vinci retrouve sa place face au plus grand tableau du Louvre, Les Noces de Cana de Véronèse et aux côtés des tableaux des grands maîtres vénitiens du XVIe siècle. 

La rénovation cherche à améliorer l'expérience du visiteur et à permettre la découverte des chefs-d'œuvre exposés par une nouvelle médiation écrite traduite, par un circuit de circulation repensé qui assure à tous la possibilité de voir les œuvres, y compris lors des périodes de forte fréquentation, par une remise en état de l'éclairage, des sols et des murs, désormais d’une couleur bleu nuit qui donne un relief particulier aux œuvres, et par l’installation d’un verre nouvelle génération plus transparent pour la vitrine de La Joconde.

LA RÉNOVATION DE LA SALLE


Les objectifs étaient :
- Rafraîchir une salle, qui depuis sa dernière rénovation il y a quinze ans, a accueilli plus de cent millions de visiteurs ; 
- Améliorer la visibilité de La Joconde ;
- Repenser l’accueil des visiteurs pour fluidifier la circulation et ainsi améliorer la qualité de visite ; 
- Mieux mettre en valeur les chefs-d'œuvre de la peinture vénitienne grâce à un nouvel éclairage et au changement de la couleur des murs qui donnent de la profondeur à la salle, soulignent la splendeur des cadres et la palette chromatique des tableaux de cette école. 

La rénovation a débuté au mois de janvier avec le décrochage de l’ensemble des œuvres exposées dans la salle, à l’exception des Noces de Cana, coffrées le temps des travaux, et de La Joconde qui a pu rester dans sa salle les six premiers mois. A partir de mars, une sélection de chefs-d’œuvre vénitiens a été présentée dans l’une des salles du passage Mollien. Afin d’assurer un meilleur déroulement des travaux, La Joconde a été déplacée en juillet dans la Galerie Médicis. 

L’architecture de la salle imaginée par Lorenzo Piqueras, l’architecte-scénographe de la précédente rénovation (2001-2005) qui a été consulté à l’occasion de ces nouveaux travaux, a été préservée. Seule la teinte des murs a été repensée. Le parti-pris d’un ton bleu nuit renforce le contraste avec la richesse de la palette des grands maîtres vénitiens - les rouges, les jaunes, les orangés, les verts, caractéristiques de cette période, rehaussés par l’éclat des cadres dorés. Afin d’assurer la continuité avec les grandes salles rouges qui la voisinent, la nouvelle couleur est constituée d’un bleu très dense animé de subtiles variations noires. Les murs ont été travaillés de telle sorte que le visiteur ait une sensation de profondeur. 

Dans cet écrin spectaculaire, l’accrochage a presque entièrement été renouvelé pour permettre aux amateurs comme au public moins familier des musées, d’apprécier une collection de peinture vénitienne qui n’a pas d’équivalent à l’extérieur de Venise. Les grandes compositions spectaculaires ou dramatiques, comme Les Noces de Cana de Véronèse, le Couronnement d’épines de Titien ou la Mise au tombeau de Jacopo Bassano, alternent avec les toiles plus intimistes ou mélancoliques comme l’Homme au gant ou le Concert champêtre de Titien.

Le parquet de la Salle des États, parcouru par 7 à 8 millions de visiteurs par an, présentait un état d’encrassement important et a été entièrement remis en cire.

VOIR LA JOCONDE

L’accrochage de La Joconde dans la Grande Galerie en 1992-1995 respectait la cohérence du parcours historique mais n’était pas compatible avec le flux des visiteurs et avait dû être abandonné. Le travail de Lorenzo Piqueras au début des années 2000 avait permis de trouver une solution avantageuse : mettre en majesté l’œuvre sur une cimaise à part et en hauteur dans la salle des États, la plus vaste du palais afin que le plus grand nombre puisse y avoir accès. 

Les études de publics menées depuis lors ont montré que 80 % des visiteurs du musée viennent voir La Joconde (64 % du nombre total des visiteurs viennent pour la première fois au Louvre), faisant de la salle des États le centre névralgique du Louvre en termes de flux de publics. La moitié de ceux qui entrent dans la salle ne regardent que La Joconde et Les Noces de Cana. La durée moyenne de stationnement à proximité de La Joconde est de 3 à 4 minutes et la durée moyenne d’observation du tableau est d’environ 50 secondes. 

Le dispositif de gestion des flux consistait jusqu’alors en deux couloirs de circulation de part et d’autre d’un espace dédié à l’accès à La Joconde. Un phénomène de congestion se créait à proximité de l’œuvre, dont il était parfois difficile de s’extirper ; seuls les plus grands et les plus persévérants parvenaient à accéder au tableau et les personnes au bas niveau de regard (enfants et personnes à mobilité réduite qui représentent 18 % des visiteurs) ne disposaient pas de bonnes conditions de visite. Si bien que, si le sentiment de satisfaction suite à la visite de la salle des États restait élevé, la gêne visuelle due aux grand nombre de visiteurs et la gêne provoquée par la promiscuité des visiteurs entre eux amenuisaient la qualité de l’expérience de visite.

Conçue par Léonard de Vinci pour être en interaction avec celui qui la regarde, La Joconde, portrait à taille presque humaine (le panneau de peuplier mesure de 79,4 x 53 cm), se retrouvait de fait éloignée d’une part importante des visiteurs. 

Le nouveau dispositif de la salle des États entend améliorer la présentation de La Joconde comme de la peinture vénitienne.

LE SOUCI DU PUBLIC

Les cartels développés sont désormais bilingues, les panneaux de salle sont trilingues. Dans les quatre alcôves, imaginées pour le repos du visiteur dans les angles de la salle, une bannière donne les clefs de lecture de La Joconde et aide ainsi les visiteurs à regarder l’œuvre. 

Le nouveau verre de la vitrine de La Joconde améliore sa lisibilité ; véritable prouesse, il gagne en transparence grâce aux dernières technologies antireflets tout en améliorant ses propriétés de sécurité. Le chef-d’œuvre se détache de façon plus nette sur le fond sombre qui élimine tout contre-jour.

Prenant en compte les analyses des publics, un nouveau dispositif créé des zones de circulation pour permettre à la fois la contemplation des tableaux vénitiens et l'accès à La Joconde. En cas d'affluence, l'activation au centre de la salle de deux files d’attente en serpentin prévient tout engorgement face à La Joconde : tous les visiteurs qui le souhaitent pourront s’approcher du tableau l’un après l’autre. Les personnes à mobilité réduite et les enfants pourront accéder directement au tableau par une file dédiée. Les deux couloirs de part et d’autre de cette zone centrale dédiée à l'approche de La Joconde, ont été élargis pour permettre de mieux voir l’exceptionnel ensemble vénitien du XVIe siècle : Véronèse au premier chef, mais aussi Titien ou Tintoret.

RÉNOVER LES SALLES DES COLLECTIONS PERMANENTES : UNE RÉVOLUTION SILENCIEUSE

Le Grand Louvre et la Pyramide ont 30 ans. Durant cette période, la fréquentation du musée a connu une croissance extraordinaire par sa rapidité et par son ampleur : elle a plus que doublé. Le musée a donc entrepris la plus grande campagne de travaux menée depuis le chantier du Grand Louvre : depuis 2014, plus de 34 000 m² ont été rénovés dont 17 579 m² d’espaces muséographiques et 16 520 m² d’espaces d’accueil et de bureaux.

Le calendrier des rénovations des salles du musée se fait en lien avec la programmation des expositions afin de valoriser les collections du Louvre, parmi les plus riches au monde. Ainsi, la rénovation de l’ensemble des salles de peintures françaises (du  XVIe au XIXe siècles) et des Écoles du Nord (Hollande/ Flandres, du XVe au XIXe siècles) et des salles des sculptures françaises des XVIIIe et XIXe siècles ont coïncidé avec les expositions consacrées à Hubert Robert, Bouchardon, Valentin de Boulogne, Vermeer, François Ier et les peintres du Nord, Delacroix...  Les travaux des salles étrusques et italiques, commencés au moment de l’exposition de la collection Campana, sont en cours. 

Le Louvre, musée universellement reconnu pour son exceptionnelle collection de peinture italienne, entend s’appuyer sur l’aura de La Joconde pour inciter les visiteurs à redécouvrir cet ensemble unique au monde. 

TEXTE DU PANNEAU DE LA SALLE DES ÉTATS

La Joconde, Monna Lisa 
La peinture vénitienne au 16e siècle
Créée lors des travaux entrepris par Napoléon III, empereur de 1852 à 1870, la salle dite des États, l’une des plus vastes du palais, accueillait les séances exceptionnelles des assemblées législatives. Elle abrite depuis 1952 l’extraordinaire collection de peintures vénitiennes du 16e siècle, l’une des plus importante rassemblée hors de Venise. Admirée pour son art de la couleur, cette école de peinture compte des maîtres de la Renaissance tels Giorgione, Titien, Tintoret ou Véronèse dont on peut admirer Les Noces de Cana, le plus grand tableau du musée. La Joconde de Léonard de Vinci, l’un des tableaux les plus célèbres au monde, y est exposée depuis 1966.

LE CHANTIER EN CHIFFRES

- 698 m2 au sol
- 2 700 m² traités (murs / plafond / menuiserie des fenêtres) 
- 57 tonnes d’échafaudages 
- 43 tableaux accrochés dont les Noces de Cana et La Joconde
- 660 litres de peinture  
- 60 litres de cire ont été utilisés 
- 300 litres de vernis
- 3 174 heures d’ouverture par an

8 millions visiteurs en moyenne par an, soit 100 millions au total depuis la dernière rénovation.

HISTOIRE DE LA SALLE DES ÉTATS

1857 - 1870 : LA SALLE DES SÉANCES LÉGISLATIVES SOUS LA PRÉSIDENCE DE NAPOLÉON III


Cette salle fut construite par l’architecte Hector Lefuel entre 1855 et 1857. Inaugurée par Napoléon III en 1857, elle a accueilli chaque année, jusqu’en 1870, les grandes séances législatives. Napoléon III, ayant restauré l’Empire, voulut en effet, à l’instar de Louis XVIII, convoquer les Chambres dans sa résidence. La salle s’élevait sur deux étages et comportait un balcon en pourtour, soutenu par des colonnes cannelées. De part et d’autre, des fenêtres ouvraient sur les cours Lefuel et Visconti. Le peintre Charles-Louis Muller avait réalisé en 1858/59 un plafond peint représentant La France impériale protégeant les Arts, l’Industrie, les Sciences et la Religion, ainsi que deux lunettes aux extrémités symbolisant Le Triomphe de Napoléon Ier et Le Triomphe de Charlemagne. La salle des États fut aussi utilisée pour des cérémonies exceptionnelles. Ainsi, le 14 août 1859, Napoléon III offrait, dans cette toute nouvelle salle, un banquet aux principaux chefs de l’armée d’Italie. La dernière cérémonie impériale eut lieu le 21 mai 1870. Après le plébiscite du 8 mai 1870, l’Empereur y reçut, en séance solennelle, la déclaration officielle des résultats du scrutin. La IIIe République naissante n’avait que faire d’une Salle des États. Elle fut donc mise à la disposition du musée, qui l’occupait déjà entre les séances.

1886 - 1950 : LA SALLE DES PEINTURES FRANÇAISES DU XIXE SIÈCLE

Désormais espace muséographique à part entière, choisie pour abriter les grandes œuvres de la peinture française du XIXe siècle (David, Ingres, Delacroix, Manet...), la salle demandait des réaménagements profonds. Ainsi, l’éclairage zénithal de rigueur nécessita la destruction de la voûte peinte, dont l’iconographie à la gloire du régime déchu n’avait plus de raison d’être. Une « nouvelle salle des États » fut inaugurée en 1886. Sous la direction de l’architecte Edmond Guillaume, successeur de Lefuel, les fenêtres furent cachées par une cimaise et le plafond remplacé par une verrière. Le nouveau décor des parties hautes fut constitué de stucs dont les figures de La France ancienne, par Thomas, et de La France moderne protégeant les Arts par Hiolle. Des génies et des médaillons représentant les artistes français formaient une haute corniche. Pendant la Première Guerre mondiale, la plupart des tableaux importants furent évacués à Toulouse. En 1930, eut lieu une grande rétrospective Delacroix, pour célébrer le centenaire du romantisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les œuvres furent à nouveau évacuées dans différents châteaux en France. La salle des États fut alors utilisée comme réserve de cadres.

1950 - 2001 : LA SALLE DES ÉTATS AVANT TRAVAUX

Destinée à recevoir les grands tableaux vénitiens, la salle des États fut, en 1950, totalement remaniée par l’architecte Haffner. Le goût « moderne » exigeait la disparition des stucs du XIXe siècle, jugés lourds. Les décors furent alors impitoyablement supprimés. Le décor des voussures fut détruit. Les proportions de la salle furent modifiées et réduites : une cloison fut mise en place pour Les Noces de Cana de Véronèse, créant un vestibule entre cette salle et le Pavillon Denon. La Joconde y prit place en 1966 et ne la quitta pas jusqu’en 2001 (date de fermeture de la salle pour travaux), à l’exception de trois petites années, entre 1992 et 1995, où elle fut présentée dans la Grande Galerie.
 

INFORMATIONS PRATIQUES 
Horaires : de 9h à 18h, sauf le mardi. Nocturne mercredi et vendredi jusqu’à 22h.
Tarif d’entrée au musée : 15 €. Réservation d’un créneau horaire pour un accès en moins de 30mn : 17 €.
Achat en ligne : www.ticketlouvre.fr
Renseignements, dont gratuité : www.louvre.fr
 

La rénovation de la salle des États bénéficie du mécénat d’AXA 

Photos

Contacts presse

Coralie James
coralie.james@louvre.fr
+33 (0)1 40 20 54 44 
Port. + 33 6 74 72 20 75 

Nadia Refsi
Nadia.refsi@louvre.fr
Tél. +33 (0)1 40 20 59 10
Port. + 33 6 26 64 88 46