Acquisition de la copie de La Vierge à l'Enfant avec sainte Catherine et un berger, dite La Vierge au lapin, d'après Titien, par Edouard Manet
 

12 juillet 2017

Les collections du département des Peintures du musée du Louvre s'enrichissent d'une copie peinte par Edouard Manet d'après La Vierge au lapin, œuvre de Titien.

Le ministère de la Culture a autorisé le musée du Louvre à accepter le legs consenti par l'industriel et collectionneur milanais Bernardo Caprotti (1925-2016), bien que l'artiste ne relève pas de son domaine scientifique. Le musée du Louvre tient à remercier l'exécuteur testamentaire et les héritiers de M. Caprotti.

L'œuvre rejoindra les salles du musée cet automne. Présentée aux côtés de l'original conformément aux dernières volontés du légataire, la copie de la Vierge au lapin rapelle ainsi l'importance du musée du Louvre dans la formation d'un peintre qui compte parmi les grands révolutionnaires de la peinture occidentale du XIXe siècle.

 

Le tableau est resté dans l'atelier de l'artiste jusqu'en janvier 1875, date à laquelle il le cède au célèbre baryton et collectionneur Jean-Baptiste Faure. Le parcours de l'œuvre est bien connu jusque dans l'entre-deux-guerres, où il se trouve dans la collection new-yorkaise de Mme Nelson Robinson. C'est sous ce nom que le tableau est exposé à la galerie Wildenstein New York en 1937. Passé par la collection de Louise Reinhardt Smith, veuve de Bertram Smith décédé en 1959, il est acquis au printemps de cette même année par l'industriel milanais Bernardo Caprotti, par l'intermédiaire d'Enrico Piceni, critique d'art. Il est à noter que le tableau n'a plus été exposé publiquement après 1937 et n'était connu jusqu'à présent des spécialistes que par des reproductions photographiques anciennes en noir et blanc.

La Vierge au lapin est une copie peinte par Edouard Manet d'après Titien. Reproduisant l'original avec fidélité, précision et à l'échelle de l'original, cette copie fut probablement réalisée dans l'enceinte du musée du Louvre durant la décennie 1850. Elle se distingue de la plupart des études connues par le grand soin apporté à sa réalisation et par le fait que l'artiste la conserva une vingtaine d'années. On peut pense qu'au même titre que le Concert champêtre, la Vierge au lapin a nourri l'inspiration du peintre sur le thème de la figure humaine dans le paysage naturel, terrain d'élection des recherches picturales menées par Manet à la fin des années 1850 et au début des années 1860, dans le sillage de Camille Corot et de Gustave Courbet.

Ces recherches aboutirent au très moderne Déjeuner sur l'herbe (1862), chef-d'œuvre présenté par Manet au Salon des refusés en 1863, puis vendu en 1878 à Jean-Baptiste Faure. Le destin de la copie d'après Titien resta donc uni à celui du Déjeuner sur l'herbe pendant vingt ans, de 1878 à 1898. La nature morte de fruits dans un panier d'osier, au premier plan à gauche, est une citation de Titien, ainsi que la figure de baigneuse, isolée au second plan comme l'était le berger de la Vierge au lapin. On peut également penser que la pose de la servante noire d'Olympia, peinte en 1863 également, a été inspirée de celle de la Vierge.

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