Inauguration du Centre de conservation du Louvre

8 octobre 2019, Liévin (62)
Conçu par le cabinet d’architectes britannique RSHP, le Centre de conservation du Louvre, inauguré le 8 octobre 2019 à Liévin, accueillera d’ici 2024 environ 250 000 œuvres et constituera un pôle d’étude et de recherche parmi les plus importants d’Europe. Ce bâtiment sobre et élégant conjugue intégration dans le paysage et performance climatique. 

La genèse du projet 
Le musée de Louvre, situé en bord de Seine, présente une vulnérabilité importante face au risque de crue centennale, car il dispose d’espaces muséographiques permanents ainsi que de réserves d’œuvres en zone inondable. Depuis 2002, la Préfecture de Police de Paris alerte sur les risques encourus. Le Louvre dispose d’un plan de protection contre les risques d’inondations (PPCI), mais les délais en cas d’alerte de crue centennale sont insuffisants pour évacuer et mettre à l’abri les collections, notamment celles situées dans les réserves qui se déploient en sous-sol sur près de 10 000 m². Il était donc indispensable pour l’établissement de trouver une solution pérenne externalisée pour garantir la sauvegarde de ses collections.
Par ailleurs, les réserves du Louvre ne répondaient plus pour certaines d’entre elles aux exigences de conservation et de fonctionnement d’un musée. Cette externalisation est donc aussi l’occasion d’améliorer les conditions de conservation et de proposer des fonctionnalités adaptées, afin de constituer un lieu d’études et de recherche. 
C’est enfin l’occasion de rassembler les réserves en un lieu unique, car celles-ci sont actuellement réparties dans plus de 60 locaux différents, dans le palais et en dehors. Le musée a en effet initié depuis 2003 des actions de sauvegarde, externalisant quelques réserves dans des lieux de stockage provisoires n’appartenant pas au Louvre, dans l’attente d’une solution pérenne.
Le site retenu pour la construction du Centre de conservation du Louvre se trouve sur la commune de Liévin (62), dans le prolongement du parc du Louvre-Lens. Cette implantation, à 1h10 de TGV depuis Paris, s’inscrit pleinement dans la poursuite du développement et la redynamisation du bassin minier portées par les collectivités territoriales, auxquelles le Louvre s’associe avec ces deux équipements culturels et scientifiques.

Un lieu dédié à la recherche
Le Centre de conservation est dédié à la conservation des œuvres, au traitement des collections, à la recherche et à l’étude, avec des espaces de traitement associés indispensables (emballage/déballage, studio photo, ateliers de traitement, salles de consultation). Il ne s’agit pas d’un simple lieu de stockage, mais d’un lieu de travail pour les personnels scientifiques du musée, ayant vocation à recevoir des partenaires (professionnels des musées, restaurateurs, photographes), des chercheurs et des universitaires dans le cadre de consultation d’œuvres, de programmes de recherche ou de parcours de formation. Il contribuera au rayonnement scientifique du Louvre et s’attachera au niveau national et régional à développer des partenariats scientifiques et culturels.
Par ailleurs, le Centre de conservation pourra héberger, dans le respect du droit international, des œuvres d’art de pays en conflit armé, sur demande des Etats qui en sont les propriétaires, en attendant la restitution de ces œuvres une fois le conflit terminé.

Un geste architectural fort 
Le bâtiment, s’étend sur 18 500 m² de surface de plancher, dont 9 600 m²  sont dédiés au stockage des œuvres et 1 700 m²  sont destinés à l’étude et au traitement des œuvres. Le groupement mené par l’agence britannique RSHP, architecte mandataire, associée aux Français Mutabilis Paysage, paysagiste, Egis Bâtiment Nord, bureau d’études techniques, Indigo  SAS, bureau d’études environnementales, et VPEAS SAS, économiste, a imaginé un bâtiment paysage où la nature investit le toit, légèrement incliné. Il conjugue lumière naturelle pour les espaces de travail et de circulation des œuvres, et performances techniques pour assurer la stabilité climatique nécessaire à la bonne conservation des collections. Épousant la topographie des lieux, semi-enterré et de plain-pied, ce bâtiment dispose d’une grande inertie permettant une efficience énergétique éco-responsable, ainsi que toutes les fonctionnalités nécessaires pour le mouvement et le traitement des collections. 

Un financement rendu possible grâce à la mobilisation de tous les acteurs 
Le budget de l’opération, toutes dépenses confondues, s’élève à 60 M€ hors foncier, dont 42 M€ pour la construction. Un grand nombre d’acteurs se sont mobilisés pour participer au financement. La répartition des contributions est la suivante : 34,5 M€ pour le Louvre (qui proviennent en grande partie de la licence de marque accordée au Louvre Abu Dhabi), 18 M€ pour l’Union européenne (FEDER), 5 M€ pour la Région Hauts-de-France et 2,5 M€ pour le ministère de la Culture.
La Communauté d’agglomération de Lens-Liévin contribue également au projet à hauteur de 2,66 M€, montant du foncier, des études préalables et des opérations de viabilisation, en cédant à l’Etat le terrain, pour le compte du musée du Louvre, pour 1€ symbolique.
Le coût de fonctionnement du Centre, intégralement pris en charge par le Louvre, sera couvert par une partie des intérêts du Fonds de dotation du Louvre, ce qui lui assure des ressources pérennes dans le temps.
 

Ce projet est cofinancé par l’Union européenne avec le Fonds européen de développement régional.

 

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