Le musée du Louvre acquiert 25 œuvres

4 novembre 2021
Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée : « Je me réjouis de pouvoir annoncer vingt-cinq nouvelles acquisitions au profit de quatre départements du musée du Louvre et du musée national Eugène-Delacroix. Elles illustrent le dynamisme et la diversité de la politique d’acquisition du musée du Louvre, qui repose en partie sur la grande générosité de nos mécènes privés, notamment de la Société des Amis du Louvre, auxquels j’exprime une grande reconnaissance. »
 


DEPARTEMENT DES PEINTURES

- Nicola Ulisse da Siena, La Crucifixion, peinture sur bois vers 1460. Donation de M et Mme Giovanni Sarti, en mémoire de M. Laclotte 

- Louis II de Boullogne (Paris, 1654 - 1733), Le Centenier auprès du Christ, huile sur toile, 1685. Donation sous réserve d’usufruit de M. Béal  par l’intermédiaire de la Société des Amis du Louvre.

- Nicolas de Bar (Bar-le-duc, 1632 - Rome, 1695), La Mort de Saphire, huile sur toile, vers 1655-1660. Donation sous réserve d’usufruit de Mme Mulliez par l’intermédiaire de la Société des Amis du Louvre.

- Jean Daret (Bruxelles, 1614 - Aix-en-Provence, 1668), Pomone endormie, huile sur toile, 1643.
Donation sous réserve d’usufruit de Mme Mulliez par l’intermédiaire de la Société des Amis du Louvre.

- Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Portrait d’Everhard Jabach (1618-1695), huile sur toile réalisée vers 1688,. Donation  de M. et Mme Riché par l’intermédiaire de la Société des Amis du Louvre.
Banquier de Mazarin, Jabach est un personnage incontournable dans le monde des amateurs d’art au XVIIe siècle. Originaire d’une famille de grands marchands établie à Cologne, il s’est installé à Paris dès 1638. Il a constitué une collection absolument unique, qui en fait aussi  une figure indissociable de l’histoire des collections du Louvre : en effet, son exceptionnelle  collection a suscité l’intérêt de Louis XIV et de Colbert. Le roi a fait acheter, en 1662 et en 1671, les plus belles toiles et dessins de cette collection, qui sont aujourd’hui conservés au Louvre.

Jabach a été portraituré par Antoon Van Dyck et Charles Le Brun. Hyacinthe Rigaud a probablement été introduit auprès de Jabach par Le Brun, dont il était l'élève, et il a peint le banquier selon deux types formels. Le premier, celui-qui nous intéresse ici, met en scène Jabach avec une chemise ouvert et un bonnet en taffetas noir et en dentelle. Ce type a donné lieu à un portrait à mi-cuisse, resté inachevé, et conservé au château de Bussy-Rabutin. Le second type montre Jabach coiffé d’une grande perruque (tableau au musée de Mulhouse). 

- Frederik Ernst, dit Fritz, Petzholdt (1805- 1838), Arbres à Charlottenlund ; peint d’après nature, 1827, huile sur toile. Acquise en vente publique chez Bruun Rasmussen, Copenhague.


DEPARTEMENT DES OBJETS D'ART

- André Regnier, Carré de toilette en argent doré, 1674, ayant appartenu à la collection de Bernard de Leye et acquis dans la vente Lempertz à Cologne, grâce à la donation de M. Henri Schiller, en l'honneur de Daniel Alcouffe.
Extrêmement rares, les services de toilette du XVIIe siècle français sont totalement absents des collections nationales. Les carrés, qui servaient à ranger les peignes, les brosses et autres petits instruments ou rubans, constituaient, avec le miroir, les éléments les plus coûteux de ces services de toilettes nés du cérémonial du lever princier. 

L’histoire de ce carré de toilette peut être suivie grâce à ses inscriptions et à ses poinçons. Le chiffre sommé d’une couronne royale anglaise, présent au couvercle seulement, pourrait être celui de la  princesse Alice du Royaume Uni (1843-1878), fille de la reine Victoria et du prince Albert, qui devint Grande duchesse de Hesse et du Rhin. Le carré a été complété à Londres en 1843 par l’orfèvre Samuel Whitford dont il porte le poinçon. Il a été alors doté d’un compartimentage intérieur ajouré amovible.

André Regnier, orfèvre formé chez Pierre Ballin, le père du grand Claude Ballin, devient maître à Paris en 1641 et prend son poinçon, "fleur de lys couronnée, deux grains, un A, un R, lettres romaines, et un petit monde au milieu" (Arch. nat.). Diverses pièces de la toilette de la princesse Hedvige-Sophie de Suède, conservée aujourd’hui au château de Rosenborg dans les collections royales danoises portent son poinçon.

- Trois pièces (deux assiettes et un pot à jus) du service du Ministère d’Etat
Porcelaine dure, Manufacture de Sèvres, 1847-1852. Don de M. Alain Roger-Ravily.

- Jacques Patin (actif 1686-après 1721), Coffret-écritoire, Paris, 1697- ?, bois recouvert de chagrin noir ; argent fondu, ciselé, gravé ; intérieur gainé de velours de soie violet.
Don de M. Bernard de Leye.

- Jean Crochet (actif 1584-1633), Calice et sa patène à décor de « soleils ». Paris,1598-1599, argent fondu, repoussé, ciselé, doré, émaillé ; émaux translucides polychromes. 
Acquisitions de gré à gré, grâce au Cercle des Objets d’art.


DEPARTEMENT DES ARTS GRAPHIQUES

Collection de chalcographie contemporaine 
Annette Messager, L’Amour et la Mort, héliogravure d’après un lavis à l’encre de Chine de l’artiste (Graveur : Atelier Heliog’).
Acquisition de gré à gré.

Rosanna Lefeuvre, Le Corsage, héliogravure d’après une photo de l’artiste,  eau-forte, aquatinte, grattage (Graveurs : Atelier Heliog’, Ateliers d’art de la Rmn-GP).
Acquisition de gré à gré.

Dessins anciens
- 5 dessins, donation sous réserve d’usufruit, en hommage à Pierre Rosenberg et Louis-Antoine Prat, par l’intermédiaire de la Société des Amis du Louvre :
  • Felice Giani (San Sebastiano Curone, Piemont, 1758 - Rome, 1823), La Déploration du Christ,
  • Johann Justin Preissler (Nuremberg, 1698 - 1771),  Figure féminine drapée
  • Attribué à Niccolò Ricciolini (Rome, 1687 - 1755), Etude de décoration pour la coupole de la chapelle San Michele dans la basilique Saint-Pierre à Rome, vers 1721, dessin au graphite, à la plume et au lavis d’encre grise sur papier.
Ce dessin inédit a pu être rapproché  de la manière de Niccolò Ricciolini : la typologie des figures, leurs expressions, tout comme les draperies paraissent en effet caractéristiques de l’artiste et la technique graphique dans son ensemble semble devoir lui revenir, même si en dehors de cette feuille, aucun dessin connu de l’artiste à ce jour ne présente une égale qualité de fini. Plaiderait également en ce sens la proximité de la composition avec le schéma décoratif de la coupole de la chapelle de San Michele à Saint-Pierre de Rome. Les archives nous apprennent que Ricciolini, qui œuvra beaucoup à Saint-Pierre, surtout entre 1721 et 1726, exécuta des cartons pour la décoration de cette coupole, cartons ornés de trois paires d’anges sur chacun de leurs segments. Le dessin donné au Louvre, parce qu’il est orné des armoiries du pape Clément XI Albani (1700-1721), daterait d’à peine avant 1721, à un moment où Ricciolini commençait à œuvrer pour Saint-Pierre. Il correspondrait donc à un premier projet, avant que les cartons définitifs ne soient remis pour une décoration finalement ornée des armes du pape Clément XII Corsini (1730-1740).
Les dessins de Niccolò Ricciolini sont rares sur le marché et le Louvre ne conserve à ce jour aucun dessin certain de sa main.
  • Jean-Victor Schnetz (Versailles, 1787 - Paris, 1870), Scène de bivouac,
  •  Claude I Thiénon (Paris, 1772 - 1846), Le Milon de Crotone dans un paysage.

- Enlumineur espagnol (Fray Julián de la Fuente Saz ?), Initiale enluminée sur parchemin découpée dans un livre de chœur : lettre D.
Péninsule ibérique, milieu du XVIe siècle. Don de Mrs. Bongay et Jarry par l’intermédiaire de la Société des Amis du Louvre. 

- Attribué à Daniel Rabel (1578 -1637), Portrait de gentilhomme, vu en buste de trois quarts vers la droite, détrempe, rehauts d’or sur vélin, montée sur le couvercle d’une boîte en ivoire. Don de M. Jarry par l’intermédiaire de la Société des Amis du Louvre. 

- Album amicorum, de Constance de Théis, princesse de Salm-Dyck, 1809-1841 
Environ 331 pages numérotées à l’encre rouge et au crayon 1 à 186, et 189 à 331 et 20 feuillets lettrés A à T. Petit in-8 oblong (135 x 215 mm). Chagrin ébène, plats ornés d’un encadrement à froid, inscription en lettres dorées "Album" surmontée du chiffre "C.S" couronné, poussés au centre du plat supérieur, dos lisse orné de filets à froid, doublure et gardes de papier moiré, tranches dorées . 
Acquis en vente publique chez Sotheby’s (vente en ligne du 14 octobre 2021), grâce au mécénat de la Fondation La Marck.


DEPARTEMENT DES SCULPTURES

Jean Antoine Houdon (Versailles, 1741 – Paris, 1828), Constance Marie de Theïs, princesse de Salm-Dyck (1767-1843), vers 1803, buste sur piédouche en plâtre, plâtre original.
Acquis auprès de Sotheby’s après la vente en ligne du 14 octobre 2021, grâce au mécénat de la Fondation La Marck.

Constance Marie de Théis, princesse de Salm-Dyck (1767-1845), femme de lettres aux engagements féministes, tint un salon littéraire réputé dans son hôtel de la rue du Bac. Le buste la représente cheveux courts, sans vêtement, avec une découpe arrondie, selon la formule qui caractérise chez Houdon les portraits d’écrivains, loin de toute séduction mais pleine d’animation. Sa traduction en marbre la montre vêtue d’une robe.
Il s’agit du plâtre original, d’ailleurs toujours reconnu comme tel depuis 1929. 

Outre l’intérêt du modèle, destinatrice du Liber Amicorum ci-dessus, passé à la même vente Sotheby’s et également offert par la Fondation La Marck pour le département des Arts graphiques,ce portait singulier d’une femme remarquable enrichit la collection des sculptures de Houdon du Louvre, qui est la plus importante au monde mais ne comptait jusqu’alors aucune œuvre postérieure à la Révolution, par un exemple de la production tardive de l’artiste. Cette acquisition comble donc une  importante lacune et permet au Louvre de couvrir toute l’étendue de la carrière de Houdon. 


MUSEE NATIONAL EUGENE-DELACROIX

- Eugène Delacroix (1798 – 1863), Dessin préparatoire à L’Éducation de la Vierge, vers 1842, crayon graphite sur papier. Don de Michel et Beverley Brahic.

En juin 1842, Eugène Delacroix séjourne chez son amie George Sand à Nohant, dans le Berry. D’une leçon de lecture aperçue dans le parc de Nohant, « une scène qui m'a beaucoup touché » aurait-il dit à George Sand, Eugène Delacroix fait une scène de genre religieuse : L’Éducation de la Vierge aujourd’hui conservée au musée national Eugène-Delacroix après avoir notamment appartenu à l’écrivain Maurice Genevoix.
Son caractère paisible et bucolique tranche avec la plupart de ses tableaux religieux qui mettent souvent en scène la souffrance du Christ. Le dessin est très proche du tableau, en dehors des coiffes des femmes qui sont moins idéalisées. Le style proche d’un dessin similaire du British Museum, la présence d’un cachet « crédible » et le fait que le tableau, conservé dans des collections particulières jusqu’à son acquisition par le musée Delacroix, ait été peu exposé et reproduit, vont dans le sens d’une attribution à Eugène Delacroix.

- Lettre d’Eugène Delacroix à Joséphine de Forget relative à sa future installation rue de Furstemberg. Acquisition en vente publique avec exercice du droit de préemption dans la vente 43 des collections Aristophil, le 23 septembre 2021, SAS Claude Aguttes Neuilly s/Seine.

 




 

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