Le musée du Louvre annonce le dépôt du doigt de Constantin aux musées du Capitole

29 avril 2021
Le musée du Louvre annonce le dépôt renouvelable d’une œuvre antique, un doigt en bronze, aux musées du Capitole à Rome. A partir d'aujourd'hui, le public pourra ainsi admirer la main de la statue colossale en bronze doré de l’empereur Constantin des musées du Capitole complétée par les deux phalanges de cet index. 
Ce doigt en bronze doré, de grande taille (38 cm), provient de l’ambitieuse collection du marquis Giampietro Campana, acquise en grande partie par Napoléon III après sa dispersion en 1861 et présentée depuis 1863 dans les salles du musée du Louvre. 
Dans le cadre d’un programme de recherche mené par le Louvre et le C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France), ce fragment de doigt s’est révélé appartenir à la main de la célèbre statue colossale en bronze doré de Constantin (vers 330 ap. J.-C.), chef-d’œuvre des musées du Capitole. Le doigt et la main ont pu ainsi être réunis pour la première fois à l’occasion de l’exposition Un rêve d’Italie. La collection du marquis Campana présentée au musée du Louvre du 7 novembre 2018 au 18 février 2019, puis au musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, du 19 juillet au 20 octobre 2019, grâce au prêt exceptionnel de la main consenti par les musées du Capitole.
Les musées du Capitole fêtent en 2021 les 550 ans de leur création et proposent au public de découvrir dans l'exèdre de Marc Aurèle une nouvelle présentation du premier noyau de leurs collections, les célèbres bronzes antiques donnés au peuple romain par le pape Sixte IV en 1471 (comme la Louve, le Tireur d’épine, ou la tête, la main et le globe de la statue colossale en bronze doré de Constantin).
C’est à cette occasion que le dépôt du doigt par le musée du Louvre se concrétise. Cet événement est le fruit d’une longue collaboration entre les institutions française et italienne.


Le rapprochement du doigt du Louvre et de la main de Constantin du Capitole 
La découverte a été réalisée dans le cadre du projet de recherche sur la technique de fabrication des grands bronzes antiques mené par le musée du Louvre et le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), sous la direction conjointe de Sophie Descamps, conservateur général, en charge des bronzes grecs et romains du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, et de Benoît Mille, ingénieur d’études responsable du groupe Objets au C2RMF. Le rapprochement résulte de l’étude d’Aurélia Azéma, alors doctorante associée à ce programme de recherche, et s’appuie sur l’analyse de la composition de l’alliage et sur l’étude des techniques de fabrication.

Dans le cadre de l’exposition Un rêve d’Italie. La collection du marquis Campana, réalisée en collaboration avec le musée de l’Ermitage à Saint Pétersbourg, le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre a voulu vérifier cette hypothèse avec les musées du Capitole. Comme l’expliquait Françoise Gaultier, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, « l’acquisition par Napoléon III de la majeure partie de la collection Campana a considérablement enrichi les collections du musée du Louvre. Comme l’a montré l’exposition, les recherches menées depuis plusieurs années, notamment en France, en Italie et en Russie, ne cessent de réserver des découvertes exceptionnelles pour la connaissance du patrimoine archéologique et artistique italien ».
 
Le 17 mai 2018, Claudio Parisi Presicce, surintendant et directeur des musées de la ville de Rome, a accueilli Françoise Gaultier et les chercheurs du Louvre et du C2RMF qui ont ainsi pu vérifier que la reproduction en résine du doigt, réalisée à partir d’un modèle 3D, s’adaptait parfaitement à la main. 

La main de l’empereur Constantin des musées du Capitole
La première description des fragments du colosse de bronze de Constantin remonte au milieu du XIIe siècle, alors qu'ils se trouvaient encore au Latran. Ils sont mentionnés dans plusieurs chroniques médiévales et du XVe siècle. 
La main avec le globe, alors intacts et la tête sont reconnaissables dans un dessin de 1465. Avec son transfert au Capitole en 1471, la tête colossale trouve sa place sous les arcades du Palazzo dei Conservatori. Sur une gravure de Francisco De Holanda, datant de la fin des années 1530, la main apparait en revanche déjà lacunaire, amputée d’une partie de l’index et du majeur. 
Des recherches dans la documentation ancienne et les archives permettront peut-être de comprendre plus précisément comment le doigt a été détaché de la main et comment il est parvenu dans la collection Campana.
 
 

En partenariat avec le Centre de recherche et de restauration des musées de France

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