Le musée du Louvre et Paris + par Art Basel présentent l'exposition "La Suite de l'Histoire"

Dans le jardin des Tuileries et au musée national Eugène-Delacroix

du 18 au 23 octobre 2022 au jardin des Tuileries et du 19 au 24 octobre au musée national Eugène-Delacroix

19/10/2022
Le musée du Louvre et Paris+ par Art Basel confient à Annabelle Ténèze le commissariat de l’exposition « La Suite de l’Histoire », première exposition collective d’œuvres modernes et contemporaines dans le jardin des Tuileries et le jardin du musée national Eugène-Delacroix. 

Renouant avec Paris+ par Art Basel la politique de présentation d’œuvres modernes et contemporaines dans les espaces de jardin de l’établissement, Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre, donne une nouvelle cohérence à l’initiative en en confiant le commissariat à une figure centrale de l’art contemporain en France. Cette collaboration entre le musée du Louvre et la grande manifestation parisienne d’art moderne et contemporain devient donc une construction d’ensemble conçue spécifiquement pour les Tuileries et le jardin du musée Delacroix. Pour sa première édition, le commissariat est confié à Annabelle Ténèze, directrice des Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse, afin de concevoir une exposition gratuite et accessible à tous les visiteurs du jardin, étape immanquable du projet à l'échelle de la ville proposé par la foire parisienne.
 

Archiviste-paléographe et conservatrice en chef du patrimoine, Annabelle Ténèze a contribué par ses programmations, remarquables et engagées, au dynamisme des deux institutions qu’elle a successivement dirigées. Directrice des Abattoirs depuis 2016, s’intéressant à ce qui définit les scènes historiques et actuelles, elle y a développé entre autres des expositions faisant le lien entre l’art contemporain et l’histoire, dont récemment en 2021, des projets consacrés à La Dame à la licorne, faisant dialoguer ce chef-d’œuvre du Moyen Age des collections nationales avec des artistes tels que Rebecca Horn ou Suzanne Husky, et à l’art et la psychiatrie (La Déconniatrie. Art, exil et psychiatrie autour de Francois Tosquelles). En 2022, après une exposition dédiée à ORLAN (au printemps-été 2022), elle ouvre le 6 octobre aux Abattoirs « Niki de Saint-Phalle. Les années 1980 : l’art en liberté ». 
 

Pour cette exposition intitulée « La Suite de l’Histoire », elle réunit une vingtaine d’artistes issus de plusieurs continents (Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe) parmi lesquels dix artistes femmes. Par cette large représentation de la création moderne et contemporaine, souvent engagée à construire de nouvelles pratiques artistiques dans l’espace public, et par un déplacement des repères, Annabelle Ténèze invite à revoir d’une manière neuve les jardins des Tuileries et du musée Delacroix. 
 
Elle entreprend ainsi de se confronter aux multiples strates du jardin : tout d’abord lieu politique, royal, et public, dans lequel sont venus s’insérer, au travers des siècles, de nombreux monuments ; un espace architectural jouant des perspectives, des espaces ouverts et clos, suivant la conception architecturale initiale d’André Le Nôtre ; enfin, la vie d’un jardin traversé chaque année par plus de dix millions de personnes, et qui fonctionne comme son propre écosystème.
 
Ces thèmes, propres au jardin des Tuileries, rencontrent également des courants profonds de la création contemporaine et permettent ainsi à Annabelle Ténèze de réunir des œuvres d’artistes qui s’émancipent de la tradition de l’art public et interrogent les récits en suspens en proposant des monuments alternatifs, en retournant les formes de la sculpture ou en habitant différemment le jardin. Enfin, la présence de l’artiste afro-américain Thaddeus Mosley, qui vient de fêter ses quatre-vingt-seize ans l’année des quatre-vingt-dix ans du musée Delacroix, tisse le lien plus intime entre artistes de générations et de mondes différents.  
 
Selon les mots de Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre : « Je me réjouis de cette exposition inaugurale qui participe d’un nouvel élan que je veux donner aux rencontres contemporaines dans les Tuileries, et s’inscrit dans le cadre du renouvellement et de la transformation du projet automnal de sculptures dans les jardins avec le nouveau rendez-vous Paris + par Art Basel. Depuis le XVIIe siècle, le jardin est un lieu public et un lieu de création. Annabelle Ténèze, dont j’ai suivi avec attention le travail au musée d’art contemporain de Rochechouart puis aux Abattoirs à Toulouse, s’est saisie avec brio et précision des enjeux d’échelle, de création, et a proposé une exposition qui intègre des œuvres remarquables d’artistes de toutes générations, de pratiques et d’origines multiples. Le jardin des Tuileries, comme le musée du Louvre et le musée Delacroix, est un lieu de vie multiple. Avec cette exposition, nous pouvons ensemble écrire « La Suite de l’Histoire. » 

Clément Delépine, directeur de Paris+ par Art Basel déclare : « Je suis très heureux de l'ampleur et de l'ambition de notre édition inaugurale du secteur Sites – déployé sur quatre lieux emblématiques de la ville, dont le Jardin des Tuileries et le Musée Delacroix – et de l’exposition conçue par Annabelle Ténèze. Le secteur est accessible à toutes et à tous - comme notre programme discursif Conversations - étendant notre programmation au-delà du Grand Palais Éphémère à un large public. Bien que ces activations prennent place à l'extérieur de la foire, elles se situent en son centre conceptuel, donnant de nouvelles impulsions au discours culturel contemporain. »


" La Suite de l'Histoire" par Annabelle Ténèze

Cette première édition de « Sites » aux Jardins des Tuileries dans le cadre de Paris+ par Art Basel fait la part belle au dialogue entre les artistes et le Jardin des Tuileries et s'appuie sur une présélection effectuée parmi les propositions de l’appel à projets aux galeries.

« La Suite de l’Histoire » réunit des œuvres qui prolongent les différentes dimensions du jardin des Tuileries, à la fois lieu d’histoire, espace de nature et attraction populaire au cœur de la ville. Cette sélection offre également une représentation large de la création contemporaine, attentive à la construction de nouvelles pratiques artistiques dans l’espace public et propre à susciter l’étonnement des visiteurs et visiteuses grâce au déplacement de leurs repères habituels.  Au jardin des Tuileries, et au musée Delacroix, une vingtaine d’œuvres s’émancipent de la tradition d’élévation du monument et interrogent les récits en suspens. Les artistes, proposant des monuments alternatifs, retournant les formes de la sculpture ou habitant différemment le jardin, dévoilent les possibles « suites de l’histoire ».

Trois thèmes émergent de la vingtaine d’œuvres présélectionnées  :


Monuments alternatifs

Les artistes de cette sélection s’inscrivent dans une histoire de l’art des dernières décennies qui a réfléchi à la généalogie de la sculpture publique et à son sens dans l’espace commun, afin d’en proposer des formes différentes, que ce soit dans leur configuration ou leur contenu. Parmi ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui ces « contre-monuments » ou « monuments alternatifs », cette section débute par l’Obélisque bleu de Niki de Saint Phalle (France-USA, 1930-2002 ; Galerie Nathalie et Georges-Philippe Vallois, Paris). Première artiste femme à avoir investi à cette échelle par ses sculptures le domaine public, elle a élevé au tournant des années 1990 cet obélisque miroitant et floral comme un monument aux oubliés. Il prend en effet place au sein d’une série d’oeuvres créées par l’artiste dans son engagement précoce pour l’acceptation des malades du sida et la prévention de la maladie. A l’inverse, l’artiste argentine Graciela Sacco (1956-2017 ; Rolf Art, Buenos Aires) s’émancipe de la tradition de l’élévation du monument pour créer, selon son expression, des « interférences urbaines », avec ses affichages photographiques de bouches ouvertes prêtes à s’exprimer, sans qu’on veuille les entendre. 

Plusieurs oeuvres réactivent avec ironie des motifs récurrents de la sculpture depuis l’antiquité : les lions de Nina Beier (Danemark, 1975 ; Croy Nielsen, Vienne et Standard (Oslo), Oslo), provoquent l’inattendu, couchés à terre par le vent et picorés par les oiseaux. Comme dans une archéologie du futur, dans l’installation d’Ugo Schiavi (France, 1987 ; Double V Gallery, Paris, Marseille), les plantes et la nature ont pris le pas sur les sculptures érodées qu’elles recouvrent désormais, tandis que des forces telluriques mystérieuses semblent avoir traversé et fracassé les géométries minérales minimalistes de Christoph Weber (Autriche, 1974 ; Galerie Jocelyn Wolff, Paris). 

Les « suites de l’histoire » sont des récits potentiels, tels les poèmes lumineux de Robert Montgomery (Grande-Bretagne, 1972 ; Magda Danysz, Paris, Shanghai, Londres) ou les peintures de Roméo Mivekannin (1986 ; Galerie Cécile Fakhoury, Abidjan-Dakar, Paris). Proposant des récits qui auraient pu être écrits ou restent à écrire, en écho au musée du Louvre, l’artiste béninois revisite les strates des mémoires, rejoue les grands moments de la peinture, ici Les noces de Cana, et y intègre son autoportrait à la manière d’une figure noire oubliée. 


Jeux d'optiques et renversement des formes

En regard de l’Obélisque bleu de Niki de Saint Phalle, cette thématique est construite autour de la Colonne Chromo-interférente de l’artiste vénézuélien Carlos Cruz-Diez (1923-2019 ; Galeria Continua, La Havane, Les Moulins, Paris, Pékin, Rome, San Gimignano, Sao Paulo). La colonne lumineuse et verte de cet artiste majeur de l’art cinétique, cet art optique et du mouvement né dans les années 1950, se dresse sur une des fontaines, comme un repère instable. Elle introduit un regroupement d’œuvres dans lesquelles la perception et les jeux de regard sont en action, les matériaux détournés, les formes renversées, la gravité détournée. L’œuvre de Stijn Ank (Belgique, 1977, Galerie Michael Janssen, Berlin), fait de plâtre et de pigments mêlées, doit ainsi s’extraire du sol. Au sein d’une histoire désormais centenaire de l’abstraction l’artiste argentine Alicia Penalba (1913-1982 ; A&R Fleury, Paris) a transformé l’élévation du bronze. L’artiste Grazia Varisco (1937; M77, Milan), membre historique du cinétisme italien, choisit de renverser l’horizon et la stabilité, en permutant les rigidités d’une sculpture de métal coloré, activable différemment selon le lieu, tandis que les cordes colorées de Delphine Coindet (1969, France ; Galerie Laurent Godin, Paris) embrassent les formes existantesParmi les artistes de la plus jeune génération, Zuzanna Czebatul (Pologne, 1986 ; Sans titre, Paris) agrandit en un pop contemporain une forme circulaire, faussement lourde, en fait un gonflable, et non pas un cercle de motifs ancestraux, mais un comprimé géant. L’œuvre de Zuzanna Czebatul se révèle une molécule subversive agrandie, dont Kim Farkas (France, 1988 ; Downs & Ross, New York) emprunte la mutation énergétique. L’artiste d'origine peranakan crée des formes sculpturales en résine lumineuse qui offrent une version contemporaine techno-organique de rites ancestraux. 



Habiter le jardin

Qui habite le jardin : les habitués ou les statues ? Ceux qui le traversent ou la végétation qui s’y épanouit ? Cette dernière thématique s’intéresse à celles et ceux qui vivent dans le jardin, à la manière des arbres et des plantes, aux promeneurs réguliers ou à ceux qui ne font juste que le traverser. Si fleurs et plantes sont également présentes dans les oeuvres de Niki de Saint Phalle et d’Ugo Schiavi, c’est au sein même d'un sol sculpture d’herbes que l’artiste nigérienne Otobong Nkanga inscrit ses mots et invite à la lecture (1974 ; In Situ Fabienne Leclerc, Paris). L’architecte française Odile Decq (1955, France ; Philippe Gravier, Paris) nous convie dans son pavillon afin d’ouvrir le dialogue autour les plantes, ce qu’elles nous disent de nous et ce que nous pouvons faire pour elles. Michael Dean (Grande-Bretagne, 1978 ; Mendes Wood DM, Bruxelles, Sao Paulo, New York) nous invite à déambuler à la recherche de ses motifs de métal, tel un jeu de piste derrière les traces joyeuses mais abandonnées d’une fête. Qui rencontrons-nous ? Aussi bien les visages totémiques de Franz West (Autriche, 1947-2012 ; David Zwirner, New York, Londres, Hong-Kong, Paris), les figures fantastiques de musiciens imaginées par l’artiste mexicain Raúl de Nieves (1983 ; Morán Morán, New York ; Compagny Gallery, New York, Fitzpatrick Gallery, Paris), les êtres hybrides de bronze de Tal R (Danemark, 1967 ; Anton Kern Gallery, New York), qu’un alter ego flâneur, statufié par Judith Hopf (Allemagne, 1969 ; Deborah Schamoni, Munich), alors qu’il photographie avec son smartphone une scène inconnue, autant de personnages parmi lesquels nous frayer notre propre chemin dans le jardin avec notre histoire à écrire.

Il est à noter que parmi la vingtaine d’artistes actuellement présélectionnés, nous comptons dix femmes et sont présents des artistes originaires de plusieurs continents (Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe) ainsi que des galeries actives sur plusieurs continents (Afrique, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe).


Au musée Delacroix

Le sculpteur afro-américain Thaddeus Mosley (1926 ; Karma, New York) célèbre la force des bois. L’artiste travaille le bois depuis plus d'un demi-siècle, dans un atelier industriel à Pittsburgh. Il commence chaque sculpture avec un arbre abattu, provenant des forêts de la ville. À l'aide d'un maillet et d'un ciseau, le bois récupéré est transformé en sculpture. Il lui donne une vie nouvelle en le sculptant en des formes biomorphiques saisissantes, un processus qu'il compare à l'improvisation du jazz. Sa main reste visible sur chaque surface. Son travail fait écho aussi bien à l’histoire de la sculpture organique moderne de Constantin Brancusi et d'Isamu Noguchi, qu’aux arts historiques d'Afrique de l’Ouest et centrale. Ces dernières années, l’artiste a commencé à travailler le bronze, ce qui lui permet de placer ses sculptures à grande échelle dans la nature. Il présente à l’intérieur du musée Delacroix et dans le jardin des sculptures récentes, dont la taille varie de la miniature au grand format. Le peintre Sam Gilliam (1933-2022) décrivait Thaddeus Mosley comme « un critique de jazz, un facteur, un père, un gardien d'arbres de partout/ des vieux arbres, d’arbres ronds, de grands arbres, d’arbres lourds ». 



Les artistes au jardin des Tuileries et au musée Delacroix

Jardin des Tuileries

Stijn Ank ( Belgique,1977) présenté par Galerie Michael Janssen (Berlin)

Nina Beier (Danemark, 1975) présentée par Croy Nielsen ( Vienne) et Standard (Oslo) (Oslo)

Carlos Cruz-Diez (Vénézuela, 1923-2019)présenté par Galeria Continua (La Havane-Les Moulins-Paris-Pékin-Rome-San Gimignano-Sao Paulo)

Delphine Coindet (France) présentée par Galerie Laurent Godin (Paris)
 
Zuzanna Czebatul ( Pologne, 1986) présenté par Sans titre (Paris)

Michael Dean (Grande-Bretagne, 1978) présenté Mendes Wood DM (Bruxelles-Sao Paulo-New York)

Odile Decq ( France, 1955) présentée par Philippe Gravier (Paris)

Raúl de Nieves (Mexique, 1983) présentée par Morán Morán (New York), Compagny Gallery (New York) et Fitzpatrick Gallery (Paris)

Kim Farkas ( France, 1988) présenté par Downs & Ross (New York)

Judith Hopf (Allemagne, 1969) présentée par Deborah Schamoni (Munich)

Roméo Mivekannin ( Bénin, 1986) présenté par Galerie Cécile Fakhoury (Abidjan-Dakar-Paris)

Robert Montgomery (Grande-Bretagne,1972) présenté par Magda Danysz (Paris)

Otobong Nkanga (Nigeria, 1974) présentée par In Situ Fabienne Leclerc (Paris).
 
Alicia Penalba (Argentine, 1913-1982) présentée par A&R Fleury (Paris)

Graciela Sacco (Argentine, 1956-2017) présentée par Rolf Art (Buenos Aires)

Niki de Saint Phalle (France-USA, 1930-2002)présentée Galerie Nathalie et Georges-Philippe Vallois (Paris)

Ugo Schiavi (France, 1987) présenté par Double V Gallery (Paris,  Marseille)

Tal R (Danemark, 1967) présenté par Anton Kern Gallery (New York)

Grazia Varisco ( Italie, 1937) présentée par M77 (Milan)

Christoph Weber (Autriche, 1974) présenté par Galerie Jocelyn Wolff (Paris)

Franz West (Autriche, 1947-2012) présenté par David Zwirner (New York, Hong-Kong, Londres, Paris) 


Musée Delacroix

Thaddeus Mosley (USA, 1926) présenté par Karma (New York)

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