Les 230 ans du musée du Louvre

06/10/2023

Avant même d’être un musée, le Louvre fut l’hôte des artistes, accueillant pour certains leurs ateliers entre ses murs. Quand le musée du Louvre ouvrit en 1793, les artistes furent son premier public. À l’occasion de son 230e anniversaire, le musée renouvelle l’approche du contemporain et annonce une pluralité de propositions. Invitant des artistes à habiter ses espaces physiques et imaginaires, il incite à regarder le patrimoine conservé au Louvre avec un œil toujours neuf et à reconsidérer le musée comme patrimoine.

Le musée n’a cessé de se réinventer. Créature plastique, par ce qu’il contient, ses récits, ses vies, il reste contemporain, par ses formes et sa temporalité. Cet anniversaire – 230, à l’horizon 2030 – est une invitation à donner la parole à ceux qui font que les musées aujourd’hui sont au cœur de bien de nos préoccupations : livres, podcasts, séminaires de recherche, rencontres, débats, visites, prises de parole de membres des équipes du Louvre et de grands musées nationaux et internationaux, association de deux artistes : Kader Attia et Elizabeth Peyton.

Suivant les mots de Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre « le contemporain au Louvre a aujourd’hui un sens neuf. Nous appartenons à une époque où les formes de créations sont multiples, dans le musée et ailleurs. Il faut les relier, avec exigence et générosité, au musée. Le Louvre n’est pas le lieu de l’art contemporain, il est le lieu contemporain de l’art. »

Les œuvres qui y sont présentées sont contemporaines à chaque rencontre, à chaque visite : elles appartiennent à notre présent. Le contemporain, ce n’est pas s’opposer au patrimoine, mais, au contraire, venir y jeter un nouveau regard, le contempler dans cette pure présence. Il n’y a pas de solution unique permettant d’accomplir cette mission. Nous devons en développer de nouvelles, toujours surprenantes, toujours ancrées dans ce qui fait l’exception du musée du Louvre ».

Les « hôtes du Louvre », à la fois puissances invitées et invitantes du musée. Ils participent ainsi d’une politique de « relectures » du musée, prenant de nombreuses formes complémentaires : des publications, du numérique, des visites d’artistes, des conférences et des présences dans les salles.Le musée du Louvre ouvrit symboliquement le 10 août 1793, avant de refermer immédiatement pour des travaux d’aménagement à la mesure de l’enjeu. Le public y entre le 18 novembre, il y a deux cent trente années.

L’anniversaire renoue aussi avec l’histoire du Louvre. Le Muséum central des arts de la République entendait donner à voir au monde le meilleur de la création humaine. Lieu révolutionnaire, il était en même temps le temple du patrimoine et l’atelier des artistes. Ce double héritage, de création et de conservation, est au cœur de l’identité du musée du Louvre, d’hier à demain.

 

LES HOTES DU LOUVRE

Décembre 2023 – Juin 2025

Deux cent trente ans après son ouverture au public, le musée renoue avec son passé d’atelier d’artistes en invitant deux figures de la création contemporaine, qui ont vécu leur révélation d’artistes au musée. Avec ce programme, intitulé Les Hôtes du Louvre, le musée du Louvre convie Kader Attia et Elizabeth Peyton entre décembre 2023 et juin 2025 à occuper un atelier dans le palais même et à participer à l’ensemble de ses programmations.

KADER ATTIA

Kader Attia (né en 1970 à Dugny, vit et travaille à Paris et Berlin) connut sa révélation d’artiste quand, adolescent, il se rendit au musée du Louvre, et découvrit la salle dite des peintres de la réalité, où sont conservés les chefs-d’œuvre des frères Le Nain et de Georges de La Tour. Comme il le décrit, « C’est adolescent que j’ai arpenté seul, pour la première fois, les couloirs du musée du Louvre. Le musée étant alors gratuit un jour dans la semaine, j’en ai profité pour m’y glisser, et de ce fait essayer de m’extraire de mon environnement... Les lumières de la connaissance que des artistes, anonymes ou non, ont décidé, à travers leur œuvre, de partager avec d’autres, ont orienté mon désir d’émancipation. Ces partages passent dans un premier temps par le regard ; non pas un regard oculaire, mais un regard culturel, préparé. »  Depuis, Kader Attia a développé une œuvre ambitieuse, à la croisée des chemins du film, de la sculpture, de la théorie et de l’action collective, avec un positionnement entre création d’œuvres, réflexion et enseignement.

ELIZABETH PEYTON 

Elizabeth Peyton (née en 1965 à Danbury) lit une biographie de Napoléon à l'âge de 21 ans et est saisie par le portrait de Bonaparte conservé au Louvre. C’est le début de son œuvre, réalisée en partie à partir des collections du Louvre. Depuis, elle n’a cessé de représenter les figures qui l’inspiraient (parfois issues de peintures), de son intimité ou des personnes dont elle admire la vitalité. Elle a ainsi créé son propre musée de personnes. Suivant ses paroles, « Les habitants et les objets du Louvre ont été mes meilleurs professeurs d'art. Cela a commencé par un dessin que j'ai fait d'après le portrait de Louis XIV par Rigaud et une peinture d'après le portrait de Chopin par Delacroix en 1988... et continue récemment avec des tableaux réalisés d'après la Sainte Anne de Léonard de Vinci ou l'Homme au gant du Titien, qu’elle a intitulé L'Ami. Elizabeth Peyton dit en ce moment isolé de 2021, « c'est ainsi que je l'ai ressenti – en spectatrice du tableau du Titien - l'artiste et le spectateur dans ce sentiment d'amitié - Cet esprit de famille - d'héritage - d'amitié est, pour moi, lié à toutes les galeries du Louvre. »

 

DIALOGUES D’ARTISTES AU LOUVRE

Le musée du Louvre réédite les Dialogues du Louvre qu’y tint Pierre Schneider - qui donnaient la parole, en 1972, à des artistes déjà confirmés - et lance un projet de nouvelles Conversations par Hans Ulrich Obrist. Dans la continuité des Regards du Louvre, où le musée invita en janvier 2023 vingt figures de la jeune création à proposer leur perspective sur son patrimoine et ses collections, Anaël Pigeat réalise la série de podcasts intitulée Paroles du Louvre.

Réédition des Dialogues du Louvre de Pierre Schneider

En 1972 avaient paru Les Dialogues du Louvre, ouvrage du critique Pierre Schneider, dans lequel il interviewait dans et sur le musée certains des plus grands artistes de son temps. Les récits de ses promenades dans le musée avec les artistes modernes qu’il avait convié y étaient recueillis : Marc Chagall, Sam Francis, Alberto Giacometti, Joan Miró, Barnett Newman, Jean-Paul Riopelle, Pierre Soulages, Saul Steinberg, Bram van Velde, Maria Elena Vieira da Silva, Zao Wou-ki ont cheminé au Louvre et évoqué les œuvres qui comptaient pour eux. 

Plus de cinquante ans après, le Louvre réédite le livre, avec les éditions La Barque.

En 1991 Pierre Schneider avait autorisé sa réédition chez Adam Biro, y ajoutant une postface importante. Ce livre, qui a inspiré artistes et amateurs d’art, était épuisé de longue date. Les éditions La Barque et le musée du Louvre se sont donc associés pour le rééditer et le rendre de nouveau disponible au public. Ce nouveau volume est clos par un carnet rassemblant des œuvres choisies par les artistes reproduites en couleur, comprenant par ailleurs une œuvre (encre, dessin...) de chacun des interlocuteurs, offerte à l’auteur à l’occasion de ce livre.

Pierre Schneider (1925-2013) est une figure majeure de l’art d’après-Guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale, jeune homme réfugié aux États-Unis avec sa famille, il étudie en Californie à Berkeley où enseigne Thomas Mann, qui va l’encourager à poursuivre à l’université de Harvard où il soutient un doctorat sur la poésie française du XIXe siècle. A son retour en France, il obtient un second doctorat en histoire de l’art à la Sorbonne. 

Critique de premier plan, essayiste inclassable, il noue des amitiés avec des artistes de son époque, dont beaucoup interviennent dans Les Dialogues du Louvre. Spécialiste reconnu de l’œuvre de Matisse, il signe en 1984 une monographie de référence sur l’artiste. Il assure également le commissariat de nombreuses expositions consacrées aux maîtres modernes dont Matisse, Chagall et Giacometti.

Les Dialogues du Louvre sont nés de l’amitié de Pierre Schneider avec chaque artiste, dont le dialogue témoigne d’une profonde connaissance du musée du Louvre. Ne se limitant pas à une simple restitution de leurs échanges, ils sont sensiblement prolongés, par un commentaire, une réflexion, ou une interprétation de l’auteur.

Les Dialogues du Louvre ont marqué les liens du musée à l’art moderne ; modernité souvent assimilée au sentiment d’une rupture, alors que la sensibilité des maîtres modernes s’en trouve révélée. Par ailleurs, ils constituent un document de tout premier plan du point de vue de l’histoire du musée lui-même. En effet, au moment de ces entretiens à la fin des années 1960, le Centre Pompidou était en cours de conception et le projet du musée d’Orsay sera envisagé après : c’est donc un Louvre moins vaste – l’aile Richelieu abritait encore le ministère des Finances –, mais au champ chronologique plus étendu, puisqu’il allait jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le Grand Louvre ayant vu le jour, comme mentionné par l’auteur dans sa postface de 1991, le musée est bien différent... Ainsi, ce livre de Pierre Schneider sur l’art et le musée invite à regarder les œuvres en compagnie de certains des plus grands artistes du XXe siècle tout à fait autrement et librement.

Les conversations du Louvre

À l’occasion de la réédition des Dialogues du Louvre de Pierre Schneider, le musée a invité Hans Ulrich Obrist à reprendre le fil de l’histoire. Ce grand critique et commissaire d’exposition (directeur artistique, Serpentine Galleries, Londres) s’en inspire pour Les Conversations du Louvre (publiées en coédition avec le Seuil) : Kader Attia, Daniel Buren, Barbara Chase-Riboud, Julien Creuzet, Dominique Gonzalez-Foerster, Simone Fattal, Sheila Hicks, Anselm Kiefer, Lee Ufan, Annette Messager, Philippe Parreno, nous donnent à percevoir « leur musée », et nous transmettent l’urgent désir de retourner au Louvre, et de les y suivre.

Pendant plusieurs mois, Hans Ulrich Obrist a accompagné dans leur parcours à travers le musée ces onze artistes, de générations différentes - puisque cinquante ans séparent les plus âgés du plus jeune - parmi les plus grandes figures de la création contemporaine, qui ont tous noués un lien particulier avec la France et Paris, afin qu’ils révèlent les œuvres qui ont compté de façon significative dans la construction de leur propre univers et qui résonnent dans leur travail.

Chaque artiste a défini son parcours, et propose son récit de l’art et du patrimoine, en évoquant les espaces du musée qui, encore maintenant, les saisissent d’admiration, et font surgir des interrogations actuelles sur le principe même de ses collections, leur histoire, leur mode d’exposition.

Par la pluralité de voix qui se font jour dans ce livre, exprimées à chaque fois face aux œuvres, le Louvre s’affirme comme le lieu contemporain de l’art – celui au miroir duquel les artistes viennent refléter leurs propres projets.

Publication
Les Conversations du Louvre par Hans Ulrich Obrist. Coédition  : Louvre éditions / Editions Le Seuil. 176 pages. 140x20.5, broché.. Prix : 20,90€ TTC.
À l’auditorium Michel Laclotte
Samedi 21 octobre à 19h : La conversation du Louvre entre Barbara Chase-Riboud, Julien Creuzet, Simone Fattal et  Annette Messager et Hans Ulrich Obrist.
Dans les collections
Du 14 octobre au 9 décembre, tous les samedis à 11h : Visites d’artiste
A l’occasion de leur participation aux Conversations du Louvre, Kader Attia, Daniel Buren, Julien Creuzet, Simone Fattal, Dominique Gonzalez-Foerster, Sheila Hicks et Lee Ufan animent une visite guidée d’artiste – unique et exclusive dans les collections du musée et donneront à percevoir leur vision du musée.

 

Les Paroles du Louvre

Podcast par Phonomaton réalisé par Anaël Pigeat. Diffusé Sur louvre.fr  et les plateformes de podcast 

Anaël Pigeat a recueilli, pour Paroles du Louvre, les regards de douze jeunes artistes, diplômés récemment des Beaux-Arts  de Paris : Nathan Bertet, Ymane Chabi-Gara, Jean Claracq, Jennifer Douzenel, Joséphine Ducat, Nathanaëlle Herbelin, Dora Jeridi, Thomas Lévy-Lasne, Enzo Meglio, Madeleine Roger-Lacan, Christine Safa, Elene Shatberashvili.

Paroles du Louvre, qui s’inscrit à la fois dans la politique éditoriale de podcasts du musée du Louvre, dans la série « Phonomaton » développée par Anaël Pigeat, seront accessibles sur le site du musée du Louvre et sur les plateformes de diffusion, renouant avec la tradition du Louvre comme école de l’art.

Paroles du Louvre propose un véritable portrait du musée, subjectif et multiple, avec douze voix d’artistes parmi les plus talentueux de leur génération, qui invite à une traversée des huit départements qui conservent les collections du musée du Louvre. Qu’ils traversent les époques ou les médiums, ils ouvrent la voie d’une expérience sensible et personnelle des œuvres, informées par leur propre perspective de création.

Anaël Pigeat a mis en forme ces cheminements en une série de douze entretiens de vingt à vingt-cinq minutes chacun.

Anaël Pigeat a développé une expertise remarquée sur le monde de l’art contemporain français et international en accompagnant l’émergence d’une génération d’artistes, à travers de nombreux articles dans la revue art press, dont elle a été rédactrice en chef (2011-2018) ainsi que dans la presse généraliste, et à travers deux expositions autour d'une jeune scène contemporaine en peinture, Mais pas du tout, c’est platement figuratif, toi tu es spirituelle mon amour ! à la galerie Jousse en 2019 et Entre tes yeux et les images que j’y vois à la Fondation Pernod-Ricard en 2022. Ancienne élève du Courtauld Institute, elle a également été chroniqueuse et productrice sur France Culture (La Dispute, Les Masterclasses, A Voix nue). Critique d’art, elle est aujourd’hui editor-at-large de The Art Newspaper, et commissaire indépendante. notamment des expositions récentes :  Jennifer Douzenel. Out of the Blue à l’UNESCO en 2022, Dana Schutz. Le monde visible qui sera présentée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris du 6 octobre 2023 au 11 février 2024. Elle se consacre enfin à la création dans ses formes les plus actuelles à travers des ouvrages tels que Cinéma Martial Raysse (Les Presses du Réel, 2014), L’Art en mouvement (La Martinière, 2021), Effervescence de la peinture dans l’art contemporain (Flammarion, 2021), Alice Neel (Flammarion, 2022). 

 

EN COLLABORATION

PARTENARIAT ENTRE LE MUSEE DU LOUVRE ET LES BEAUX-ARTS DE PARIS

L’invitation annuelle d’un atelier des Beaux-Arts au Louvre forme l’architecture de la collaboration entre les deux institutions, qui se manifeste notamment par la participation de membres des équipes scientifiques du musée à la programmation culturelle de l’Ecole ‘Penser le Présent, et par le podcast Paroles du Louvre par Phonomaton, dont les participants sont issus des Beaux-Arts de Paris..

Atelier au Louvre

Le musée du Louvre et les Beaux-Arts de Paris nouent un nouveau partenariat à partir de l’année 2023-2024, qui verra le Louvre accueillir, tout au long de l’année, un atelier des Beaux-Arts en ses murs, afin que les jeunes artistes inventent leurs libres réinventions. Le premier atelier associé est celui d’Angelica Mesiti, avec Marion Naccache.

Depuis la fondation de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts en 1819, les jeunes artistes qui y étudient ont l’habitude de visiter le musée du Louvre, situé en face de l’autre côté de la rive.  Le Louvre, surnommé de longue date la maison des artistes, répond à l’école où une formation leur est proposée.

Les liens entre les deux institutions sont étroits reliées par leurs histoires. De tout temps, les professeurs accompagnent leurs élèves au Louvre – à l’image de Gustave Moreau, avec un atelier qui incluait Henri Matisse, Giuseppe Penone, Annette Messager ou encore Hicham Berrada pour n’en citer que quelques-uns.

L’Ecole elle-même hérite de l’Académie royale de peinture et de l’Académie de saint Luc, dont le siège se tenait, au milieu du XVIIe siècle, au palais du Louvre, dans la Grande Galerie. Le musée des monuments français, créé par Alexandre Lenoir pendant la Révolution française, était installé au Couvent des Petits-Augustins, dans le bâtiment actuel de l’Ecole. Il était le pendant du musée du Louvre et, à sa fermeture, une partie de ses collections rejoint la rive droite.  Aujourd’hui la pratique artistique se déploie dans les ateliers des Beaux-Arts de Paris sur un mode expérimental, prospectif et engagé. Cette pédagogie unique en son genre trouve au musée du Louvre un espace d’exploration inédite.

Aujourd’hui, les deux institutions poursuivent leurs missions en associant étroitement création contemporaine et patrimoine artistique. Les Beaux-Arts de Paris, dont la mission est de former les artistes, continue d’organiser des expositions présentant des œuvres des collections en dialogue avec des étudiants, enseignants et artistes invités, tandis que le musée du Louvre, conservant des collections de plus de cinq millénaires de création, démultiplie les regards actuels sur le patrimoine.

Le chemin entrepris par les jeunes artistes au musée du Louvre aura une forme libre : le sujet, le contenu, sont entièrement ouverts et à inventer chaque année. Les étudiantes et étudiants de l’atelier trouveront leur propre voie, personnelle et collective.

Angelica Mesiti et Marion Naccache

Angelica Mesiti est née en 1976 à Sydney, en Australie. Elle vit et travaille à Paris. Marion Naccache est réalisatrice de documentaires, elle vit et travaille entre Paris et Rio de Janeiro.La pratique multidisciplinaire d’Angelica Mesiti, associant performance vidéo, son et installation spatiale pour créer des environnements immersifs d'absorption et de contemplation, ouvre une perspective à cette première présence de son atelier au musée du Louvre. Son œuvre ASSEMBLY a été présentée par l'Australie à la 58e Biennale de Venise en 2019. Parmi ses récentes expositions personnelles : Quand faire c'est dire, Palais de Tokyo Paris en 2019 ; In The Round, Talbot Rice Gallery, Université d'Edinburg Écosse en 2021 ; ASSEMBLY, Arnolfini Contemporary Art Centre, Bristol en 2020 ; Relay League, Art Sonje Centre, Séoul en 2018 ; Polyphonies, Basis Francfort en 2017.

 

PARTENARIAT ENTRE LE MUSEE DU LOUVRE  ET LE CENTRE POMPIDOU -MUSEE NATIONAL D’ART MODERNE

Prêts d’Œuvres du Louvre. Récits et liens communs des institutions nationales

Le musée du Louvre et le  Centre Pompidou - Musée national d’art moderne partagent de nombreuses aventures communes. Le Centre Pompidou fait entrer les œuvres modernes et contemporaines dans les collections nationales, et le Louvre présente le patrimoine suivant un regard en soi résolument moderne et contemporain. Dans ce cadre, les deux établissements collaborent à de nombreux projets d’exposition communs, dont l’exposition du Centre Pompidou Picasso. Dessiner à l’infini (18 octobre 2023 – 15 janvier 2024), pour laquelle le Louvre prêtera de manière exceptionnelle Les Femmes d’Alger d’Eugène Delacroix, qui inspira tant Picasso.

Pour la célébration de son deux cent-trentième anniversaire, le musée du Louvre prête également quinze de ses sculptures cycladiques, dont la célèbre Tête de Kéros. Cet ensemble d’œuvres sera intégré à l’ouverture du parcours des collections permanentes du musée national d’art moderne, comme un pont entre segments des collections patrimoniales.

Les œuvres cycladiques ont, à partir de leur découverte au XIXe siècle, fasciné historiens et artistes. La simplicité de leur forme, la puissance de leur présence, ont marqué peintres et sculpteurs du début du XXe siècle, notamment Constantin Brancusi, un visiteur fréquent du Louvre, qui s’en inspira directement dans la conception de ses propres œuvres.

Par leur contextualisation nouvelle au Centre Pompidou, les sculptures énigmatiques du troisième millénaire avant notre ère dialogueront avec les œuvres de maîtres modernes, et montreront les liens entre les époques et la force des relectures que proposent les artistes, au travers des millénaires.

Au musée du Louvre, elles prenaient place dans l’aile Denon du Louvre au sein du parcours consacré aux collections d’art préhellinique puis grec, des statuettes de l’Age du Bronze, au IIIe millénaire avant notre ère, jusqu‘aux kouroï de l’époque archaïque du VIe siècle avant J.-C. Ces sculptures ouvrent elles-mêmes la voie aux collections de la Grèce classique, présentées sur le palier du style sévère puis dans la salle du temple de Zeus à Olympie.

Ces œuvres présentées au musée national d’art moderne, dans un cadre différent pourront être redécouvertes à l’entrée des collections modernes, et participeront donc à la présentation des arts du début du XXe siècle qui les révéla au public européen. Ainsi, leur situation ne sera-t-elle plus l’ouverture du chemin millénaire de l’art grec, mais bien ces quelques décennies où surgirent les mouvements d’avant-garde, où fut inventé le cinéma , et où fut tentée une radicale réduction des formes.

Après leur présentation dans le parcours permanent du musée, une sélection des sculptures prêtées par le musée du Louvre seront intégrées à l’exposition que le Centre Pompidou consacrera à Brancusi, poursuivant ainsi les résonances entre antiquité et modernité, entre collections permanentes et exposition temporaire.

Constantin Brancusi, figure centrale du XXe siècle, venu de Roumanie à Paris, où il découvrit les sculptures cycladiques prochainement exposées au musée national d’art moderne, est étroitement inscrit dans l’histoire de cette institution, depuis le legs par l’artiste de son atelier à l’Etat, par testament, au moment de son décès en 1956. Par cette association à des œuvres qui lui importèrent tant, c’est également une histoire du rapport des collections nationales aux artistes qui s’écrit au travers de ce prêt du musée du Louvre au Centre Pompidou - Musée national d’art moderne.

 

PARTENARIAT AVEC  LE CONSORTIUM MUSEUM DE DIJON

Exposition Printed matters : la chalcographie du Louvre au Consortium

Une exposition organisée par le Consortium Museum à Dijon, en partenariat avec le musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux-Grand Palais (Rmn-GP).

L’exposition Printed Matters : la Chalcographie du Louvre au Consortium, conçue par Franck Gautherot et Seungduk Kim, est présentée du 26 octobre au 31 mars 2024 au Consortium Museum, avec près de soixante-dix gravures de la Chalcographie, mêlant créations contemporaines et gravures historiques, issues de la tradition d’imitation. L’ensemble propose le sentiment d’un présent, où patrimoine réinventé et création patrimonialisée  se mêlent.

Parmi les œuvres retenues, des gravures d’imitation d’après Botticelli, Corot, Dürer, Greuze, Mantegna, Moreau, Raphaël, Rembrandt, Rigaud, Solario, Titien, Watteau, elles-mêmes œuvres de graveurs qui rencontrent les créations modernes de Léonard Foujita, Marcel Gromaire, Jacques Villon, contemporaines de Miquel Barcelo, Louise Bourgeois, Balthazar Burckhard, Tony Cragg, Peter Doig, François Morellet, Robert Morris, Giuseppe Penone, Markus Raetz, Arnulf Rainer, Sophie Ristelhueber, Kiki Smith, Yan Pei-Ming. Viendra s’ajouter la création la plus récente de la Chalcographie du Louvre, diffusée à partir d’octobre 2023, Constellation du Louvre, de Jean-Marie Appriou, artiste qui fut célébré au Consortium Museum en 2019.

Le Consortium Museum à Dijon depuis 1977, incarne l’une des voix les plus fortes et radicales de la programmation contemporaine en France et dans le monde. Sensible aux transformations des médium, l’exposition s’inscrit dans la continuité de leur recherche constante sur le médium, mais aussi de leur souci d’écrire des histoires de l’art.

L’exposition renouera avec l’« accrochage sensible » prôné par les amateurs d’art ancien – suivant les mêmes règles d’expertise que le Consortium Museum applique à l’art d’aujourd’hui.

Le Consortium Museum avait notamment programmé l’exposition The Drawing Centre Show en 2022-2023, dans laquelle des artistes furent invités à envoyer, sous format électronique, des dessins pensés pour une impression au Consortium Museum, et qui étaient accrochés sur les murs au fur et à mesure de leur arrivée. Certaines des figures les plus éminentes de la création contemporaine participèrent.

La Chalcographie du Louvre rassemble de multiples histoires. Issue de la politique de Louis XIV, qui entendait faire graver les grands événements de son règne et en distribuer les œuvres aux membres de la Cour et aux ambassadeurs étrangers, elle se transforma au moment de la Révolution, où les planches entrèrent dans les collections nationales. Au XIXe siècle, la Chalcographie s’affirma comme un outil de démocratisation culturelle, avec la conception de gravures dites « d’imitation », qui diffusèrent l’image d’œuvres célèbres au travers de la société. Au début des années 1980, la Chalcographie initia une politique d’invitations à des figures de la création contemporaine pour concevoir une plaque, développée en collaboration avec les Ateliers d’art de la Rmn-GP et destinée à entrer dans les collections du musée du Louvre. Après sa création, les Ateliers d’art de la Rmn-GP assurent l’impression des tirages et leur commercialisation auprès du public – suivant un principe simple : les tirages sont, par nature, illimités, continuant ainsi l’élan des origines.

Ce modèle, ancré sur le savoir-faire des maîtres d’art des Ateliers d’art de la Rmn-GP , sur le talent d’artistes en gravure, est à la fois inactuel et contemporain. Patrimonial et ouvert à la création, il rencontre le développement, dans les avant-gardes et la création actuelle, d’éditions sur de multiples formats, qui permettent de rendre accessibles au public le plus large des œuvres partiellement dématérialisées, étendant ainsi le champ de réception de l’art.

 

CREATION PATRIMONIALE

Jean-Marie Appriou
Constellation du Louvre

Pour la nouvelle création de la Chalcographie du Louvre, le musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux - Grand Palais (Rmn-GP) ont invité l’artiste Jean-Marie Appriou. Cette invitation s’inscrit dans le renouveau de ce patrimoine vivant, associant histoire du musée et savoir-faire des maîtres d’art des Ateliers d’art de la Rmn-GP.

En cette année anniversaire du musée du Louvre, ouvert en 1793,  l’artiste retourne aux origines du musée et entend concevoir, par son œuvre, une fable animalière du musée. Il a cherché à identifier, dans l’histoire du Louvre, des animaux-emblèmes afin de réaliser un portrait fablier et mythique du musée. Ainsi nous invite-t-il à découvrir, suivant le titre de son œuvre, Constellation du Louvre

Dans cette constellation, la Louve incarne l’étymologie possible du nom Louvre ; la salamandre renvoie à  François Ier, qui lança les travaux de la Cour Carrée et acquis l’ensemble d’œuvres de Léonard de Vinci désormais dans les collections du musée, le lion rappelle Rubens et le cycle de la galerie Médicis, le cheval est un écho à la sculpture équestre de Louis XIV de Bernin, tourné vers le Sud Est dans la direction de Versailles, le chacal d’Anubis, signal de Denon et de la Campagne d’Égypte qui lança le musée Napoléon, la colombe, symbole de paix, présente dans le plafond de Georges Braque qui marqua le renouveau de la venue des artistes modernes au Louvre.

Ces animaux composent un récit du Louvre, mais l’œuvre n’est pas seulement narrative : elle crée un brouillage du temps, où tous les emblèmes se répondent les uns aux autres, et surgissent du fond de l’image. Dans son enfance et ses premières années de jeune artiste, Jean-Marie Appriou est souvent venu au musée développer son regard. Avec  Constellation du Louvre, il invite les spectateurs à faire de même, à poursuivre le développement de l’acuité de leur œil, et à retourner au musée découvrir les collections.

L’œuvre de Jean-Marie Appriou (né à Brest en 1986, vit et travaille à Paris) se joue du brouillage des temporalités, plonge dans les profondeurs archaïques de la sculpture afin de créer de nouvelles chimères, futuristes, ancrées dans l’histoire et les mythes. Ses créations ont été exposées dans de nombreuses institutions, du Palais de Tokyo (2014), au château de Versailles (2017), au Consortium de Dijon (2019-2020) et à Lafayette Anticipations  (2021).

L’atelier de l’artiste est situé à quelques minutes des Ateliers d’art de la Rmn-GP à Saint-Denis, et il a donc pu y explorer les techniques de gravure qu’il avait développées par le passé. Passionné de gravure, il a, pour cette œuvre, voulu explorer le patrimoine technique en associant plusieurs méthodes d’aquatinte et d’eau-forte. Pendant plusieurs semaines, la plaque a été le champ d’une expérimentation des endroits où la gravure pouvait l’emporter.

Jean-Marie Appriou a ainsi fait appel à toute son expérience de sculpteur afin de transformer la plaque en une réalité physique où chaque trait, chaque point, serait le résultat d’un mélange de hasard et de décision, tout en respectant les contraintes formelles d’une plaque destinée à imprimer des estampes à tirage illimité, suivant le modèle de la Chalcographie du Louvre.

Constellation du Louvre, estampe de Jean-Marie Appriou, en vente à la librairie-boutique du musée du Louvre et sur boutiquesdemusees.fr.

LE CENTRE DOMINIQUE VIVANT DENON
LES RENCONTRES
Le 19 octobre à 18h : Jean-Marie Appriou pour la Chalcographie du Louvre Échange entre l’artiste, Lucile Vanstaevel et Marius Tessier, imprimeurs et graveurs en taille-douce, et Donatien Grau, conseiller auprès de la Présidente- directrice du musée du Louvre pour les programmes contemporains .
EXPOSITION
Jean-Marie Appriou
Du 19 octobre au 15 décembre 
Hall d’accueil du Centre Dominique-Vivant Denon.  Porte des Arts, 2e étage, accès libre sur présentation d’une pièce d’identité / Mercredi, jeudi, vendredi de 13h à 17h
 
 
 

 

 

 

 

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