Les American Friends of the Louvre font don d’une peinture de James Northcote et d’un dessin de Benjamin West 

6 mai 2021
Le musée du Louvre annonce deux dons à l’issu d’un dépôt de 5 ans par l’intermédiaire des American Friends of the Louvre. Pour le département des Peintures, La Dévergondée en partie de débauche avec ses compagnons de James Northcote sera en dépôt au musée des Beaux-Arts de Bordeaux.  Au département des Arts graphiques, du Louvre, c’est le dessin Bonaparte à cheval attribué à Benjamin West, témoignage de la rencontre de l’artiste avec le consul, qui rejoindra les collections. 
 
  • La dévergondée en partie de débauche avec ses compagnons (The Wanton revelling with her companions), James Northcote (1796) : Don de la famille Forbes en l’honneur de Becca et John Thrash

James Northcote est une figure notable du monde artistique britannique dans les dernières décennies du XVIIIe siècle. L’artiste est surtout connu aujourd’hui pour avoir été, au début des années 1770, le collaborateur le plus célèbre du grand peintre de portraits Joshua Reynolds (1723-1792), fondateur et premier président de la Royal Academy of Arts de Londres. Northcote exposa en 1796 à la Royal Academy de Londres une série de dix peintures rassemblées sous le titre Diligence and Dissipation qui illustraient le parcours comparé de deux jeunes servantes. L’une, vertueuse, finissait par épouser son jeune maître et l’autre, la dissipée, mourait misérable. 

La présente peinture, La dévergondée en partie de débauche avec ses compagnons, est en fait la septième composition de la série, selon l’ordre établi par l’artiste lui-même. Elle représente la jeune servante débauchée qui, après s’être laissée séduire par le fils de la maison qui l’a mise enceinte et avoir été chassée par ses patrons, s’est jointe à une troupe de malfrats.  Toute cette scène, traitée avec une truculence héritée des peintures de Hogarth, annonce l’inéluctable déchéance de la jeune dévoyée qui mourra dans la pauvreté, abandonnée de tous. 

Outre les célèbres séries gravées moralisantes de William Hogarth (1697-1764), Northcote s'inspire probablement du célèbre roman de Daniel Defoe, Moll Flanders (1722). La série puise aussi dans le registre politique et satyrique, flirtant avec le burlesque et la pornographie, des gravures caricaturales de James Gilray et Thomas Rowlandson publiées au cours des mêmes années 1790. 
Cette œuvre donnée par les American Friends of the Louvre vient rejoindre un autre tableau du même artiste intitulé Les Bons Conseils de la vieille servante (Good Advice from an Old Servant). Les deux tableaux provenant de la série Diligence and Dissipation seront déposés au musée des Beaux-Arts de Bordeaux où ils viendront compléter la collection de peintures britanniques, surtout riche en portraits et en tableaux d’histoire, mais où font défaut les scènes de genre satyriques et moralisantes inspirées par Hogarth.
 
  • Bonaparte à cheval, Benjamin West  (1802) : Don de Christopher Forbes en l’honneur de sa fille Charlotte Escavarage

Né en 1738 dans les colonies anglaises d’Amérique, Benjamin West s’est installé définitivement en Angleterre après un séjour de trois ans à Rome (1760-1763). Nommé peintre d’histoire du roi George III en 1772, il a reçu de nombreuses commandes royales et exécuté de grandes compositions sur des sujets d’histoire antique, moderne, ou des thèmes religieux. Membre fondateur de la Royal Academy en 1768, il en a été président en 1792, à la suite de Joshua Reynolds.

En 1802, après la Paix d’Amiens, il se rend à Paris avec une douzaine d’académiciens. Durant ce séjour de quelques mois (22 août – 4 octobre) il fait la connaissance de Dominique-Vivant Denon et de François André Vincent. Il a brièvement rencontré le Premier consul au Salon, où il exposait une version de son tableau La mort sur un cheval blanc (Death on the pale Horse), qu’il a ainsi pu présenter directement à Bonaparte. Robert C. Alberts, auteur d’une biographie de référence, précise qu’il a exécuté à Paris quelques croquis de Bonaparte et de son attelage. Deux dessins de cette série sont identifiés à la Pierpont Morgan Library qui conserve un fonds important de dessins de l’artiste. Cet intéressant dessin, apparu en vente publique à Londres en 1979 avec l’attribution à Benjamin West, pourrait donc faire partie de ce petit corpus. L’artiste aurait pu assister à une revue des troupes cour du Carrousel et voir ainsi Bonaparte à cheval - comme son compatriote le peintre académicien Joseph Farington (1747-1821), qui séjournait à Paris en même temps que lui, et qui a décrit avec enthousiasme ce spectacle dans son journal. 

Le département des Arts graphiques ne conservait pas de dessin d’artistes américains, les dessins de cette école étant souvent plus tardifs et relevant du fond du musée d’Orsay.

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