Reliures précieuses dans la collection  de la BnF au musée du Louvre

1er novembre 2017 - 2 juillet 2018

En lien avec l’exposition de la Petite Galerie, Théâtre du pouvoir, où sont actuellement présentés les regalia, les instruments du sacre des rois de France, la Bibliothèque nationale de France a accepté le prêt de cinq de ses reliures les plus précieuses, conservées au département des Manuscrits : pendant huit mois, elles prennent ainsi provisoirement place dans les vitrines des salles médiévales du département des Objets d’art du Louvre.
Ces reliures forment un ensemble exceptionnel par leur somptuosité et leur histoire, du siècle de Charlemagne à la fin du Moyen Âge. A elles cinq, elles laissent entrevoir, chacune à leur manière, la richesse de l’art médiéval et, par-delà, celle de l’histoire culturelle et politique des différentes régions qui ont participé à la genèse de l’histoire de la France et des pays voisins.
Conservés par la BnF depuis la Révolution et le Consulat, ces livres dialoguent, dans un parcours inédit, avec les Objets d’art des collections médiévales du Louvre et s’offrent sous un nouveau jour, en particulier pour   les deux reliures restaurées grâce au mécénat de la Fondation Polonsky.

Au Moyen Âge, les livres liturgiques utilisés pour la célébration du service divin faisaient partie des trésors des églises aux côtés d’autres objets sacrés comme les reliques. Ils revêtaient, pour l’établissement religieux qui les conservait, une fonction mémorielle essentielle : le trésor servait à perpétuer le glorieux souvenir de la fondation du lieu comme à incarner son histoire vivante et la puissance de son assise spirituelle et temporelle.

Le statut d’unica des livres qui en faisaient partie et leur valeur hautement commémorative justifiait l’ornementation luxueuse qui était la leur et qui rivalisait sans peine avec les plus riches pièces d’orfèvrerie dans la glorification de Dieu.
Tous ont pour point commun d’avoir reçu une riche décoration enluminée et, en guise de couverture, de véritables joyaux dont la splendeur et l’iconographie élaborée sont à la mesure de la dimension spirituelle et symbolique de leur contenu. Ces manuscrits proviennent de centres variés : Metz pour les deux livres d’Évangiles présentés dans la première et dernière vitrine, Saint-Vaast d’Arras pour le Missel de Saint-Denis dans la vitrine de la salle 4 et Paris pour les deux Évangéliaires de la Sainte-Chapelle dans la vitrine centrale de la salle 2.

Si l’exécution de ces manuscrits et de leurs enluminures est bien localisée dans l’espace et le temps, il n’en va pas toujours de même de leurs reliures, dont certaines présentent un aspect composite. Leur décor est formé à l’aide de matériaux aussi précieux que variés : or, argent, cuivre, ivoire, gemmes, perles… Ceux-ci, comme les techniques raffinées avec lesquelles ils étaient travaillés, avaient pour fonction d’accroître la valeur esthétique et spirituelle des livres. 

 

Cette présentation est organisée par la Bibliothèque nationale de France et le musée du Louvre.


Commissaires de l’exposition : Charlotte Denoël, conservatrice en chef, département des Manuscrits, BnF et Florian Meunier, conservateur en chef, département des Objets d’art, musée du Louvre.


Œuvre en scène : Évangiles de Drogon, le mercredi 30 mai 2018 à 12h30, à l’auditorium du Louvre.
Par Charlotte Denoël, BnF, Jannic Durand et Florian Meunier, musée du Louvre.

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Céline Dauvergne

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