Monument emblématique de Paris, l’arc du Carrousel est le témoin des temps forts de l’histoire depuis deux siècles. Construit entre 1806 et 1808, l’arc du Carrousel est composé de matériaux multiples, qui se sont détériorés sous l’effet du temps et des intempéries.
Sa restauration est aujourd’hui possible grâce à la générosité des 4 500 donateurs de la 9e campagne « Tous mécènes ! » qui ont permis de rassembler plus d’un million d’euros en 2018, ainsi qu’au soutien de plusieurs entreprises.
Les travaux ont débuté au mois de novembre 2022 et s’achèveront avant l’été 2024 : il s’agit de consolider la structure, de reprendre l’étanchéité de la maçonnerie et de renforcer les ferronneries. Les parements et les ornements seront nettoyés. Le quadrige sera restauré, tandis que huit nouvelles statues de grognards seront sculptées au pied du monument, sous le regard des passants grâce aux fenêtres percées à cet effet dans la palissade de chantier.
UN CHANTIER HORS DU COMMUN
Plusieurs interventions sont nécessaires pour garantir la stabilité du monument : la consolidation de la structure, la reprise de l’étanchéité de la maçonnerie et le renforcement des ferronneries.
Des améliorations techniques seront également apportées : un système d’électro-répulsion sera mis en place pour décourager les volatiles de venir se poser sur l’arc (leur présence étant une des causes de dégradation des ouvrages) ; un éclairage sera installé pour mettre en valeur le décor et les éléments structurants du monument : le quadrige, les grognards, les bas-reliefs, les voûtes sculptées et les colonnes.
Par ailleurs, une restauration du décor sculpté s’impose. Les parements et les ornements seront nettoyés et les sculptures restaurées ou restituées lorsque leur état de dégradation est trop avancé. Ce chantier exceptionnel implique la collaboration de nombreux corps de métiers : architectes en chef des Monuments historiques, conservateurs, restaurateurs, sculpteurs, tailleurs de pierre…
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Une palissade entoure le chantier de restauration de l’arc du Carrousel, habillée de panneaux informant les passants de la nature du chantier et racontant l’histoire du monument. Des fenêtres sont intégrées à la palissade : elles permettent aux passants d’observer les restaurateurs à l’œuvre dans leur atelier.
RESTAURER LES SCULPTURES
Le quadrige
Le quadrige surmontant le monument s’inspire de ceux qui ornaient les arcs antiques : deux figures féminines en plomb doré, la Victoire et la Paix, encadrent un char. Celui-ci est conduit par une allégorie de la Paix. Les quatre chevaux ont été réalisés sur le modèle de ceux provenant de la basilique Saint-Marc de Venise. Rapportés en France par les armées révolutionnaires en 1797, ils ont été un temps placés sur l’arc.
Le quadrige est déposé en mars 2023 pour être restauré dans l’atelier aménagé derrière les fenêtres jusqu’en décembre 2023. Les surfaces de l’ensemble des sculptures seront nettoyées, les structures internes vérifiées et consolidées, et les dorures reprises afin de redonner son éclat à l’ensemble. La restauration permettra également de doter le quadrige d’un système de paratonnerre qui protègera l’arc de triomphe en cas de foudre.
Les sculptures de la Paix et de la Victoire qui encadrent le char seront restaurées dans un atelier extérieur au domaine.
Les grognards
Huit statues en pierre ornent la partie supérieure du monument que l’on appelle l’attique. Il s’agit des soldats de différents corps de la Grande Armée : grenadier, chasseur, dragon, etc. Le mauvais état de conservation des huit statues de grognards, nom donné aux soldats de la Grande Armée de Napoléon, nécessite leur dépose.
Dans un premier temps, elles seront consolidées directement sur l’arc avant d’être transportées dans les réserves du musée du Louvre pour y être conservées.
Des moulages anciens de ces statues, réalisés entre 1889 et les années 1930, ont été conservés : ils témoignent de l’état des grognards avant les nombreuses altérations qu’ils ont subies ces dernières années. Ces moulages ont été numérisés afin de fabriquer des répliques 3D en mousse qui serviront à la réalisation de huit nouveaux grognards. Les répliques sculptées dans des blocs de marbre de Carrare dans l’atelier de restauration au pied de l’arc seront placées sur ce dernier à l’issue de sa restauration.
L’ARC DU CARROUSEL À TRAVERS L’HISTOIRE
Situé au cœur du domaine national du Louvre et des Tuileries, l’arc du Carrousel a été construit par Napoléon Ier à son retour victorieux d’Austerlitz, en hommage à la Grande Armée. Le chantier fut confié aux plus grands architectes, sculpteurs et artisans de l’Empire. Ils réalisèrent en un temps record un arc somptueux, caractérisé par la richesse de ses matériaux et de son décor sculpté. L’arc monumentalise l’entrée du palais des Tuileries, où réside l’empereur. Depuis deux siècles, cet arc a survécu aux changements de régimes politiques et à l’incendie du palais des Tuileries en 1871.
Inspiré des arcs de Septime Sévère et de Constantin à Rome, l’arc du Carrousel présente trois arcades, ponctuées de colonnes corinthiennes de marbre rose. Un quadrige en bronze - un char tiré par quatre chevaux - se dresse au sommet. Des bas-reliefs retraçant les épisodes majeurs de la campagne d’Allemagne de 1805 complètent son riche décor. Au-dessus de chacune des huit colonnes est placée une statue représentant un soldat, un « grognard », des principaux corps de l’armée de Napoléon : cuirassier, dragon, grenadier à cheval, chasseur de cavalerie, grenadier d’infanterie, canonnier, carabinier et sapeur. Au centre, une longue inscription relate les principaux événements de la campagne d’Allemagne. Elle reprend le modèle des dédicaces présentes sur les arcs antiques.
Pour en savoir plus, regardez la vidéo de la conférence de Stéphanie Deschamps-Tan et Sophie Picot-Bocquillon :
https://www.louvre.fr/louvreplus/video-l-arc-de-triomphe-du-carrousel-36?autoplay
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