Lancée le 9 octobre 2018, cette 9e campagne avait pour but de réunir un million d’euros, sur un budget total de travaux de 5 millions d’euros. Pour rassembler les 4 millions d’euros complémentaires, le musée continue sa recherche de fonds auprès des entreprises et des grands donateurs français et étrangers. La Fondation du patrimoine s’associe à cet effort au long cours en lançant une levée de fonds sur sa plateforme.
Une mobilisation populaire
Cet engouement toujours renouvelé pour les campagnes « Tous mécènes ! » atteste de l’engagement du public pour le musée et pour ses mission de préservation et de transmission du patrimoine. Les donateurs sont fidèles au Louvre : 78% d’entre eux avaient déjà participé à au moins une campagne « Tous mécènes ! ». Le don moyen est de 175€ et le don le plus fréquent est de 50€.
Un chantier de restauration hors du commun
Construit entre 1806 et 1808, l’arc du Carrousel est composé de matériaux multiples, qui se sont détériorés sous l’effet du temps et des intempéries. Une étude sanitaire récente a établi un constat alarmant, mettant en lumière la nécessité de consolider la structure et de reprendre l’étanchéité de la maçonnerie. La restauration permettra de nettoyer les parements et les ornements, de renforcer les ferronneries, de restaurer les sculptures ou de les restituer quand elles ont été trop dégradées par le temps. Le chantier de restauration commencera à l’automne 2019, pour s’achever au printemps 2022.
Situé au coeur du domaine national du Louvre et des Tuileries, l’arc du Carrousel a été construit par Napoléon Ier à son retour victorieux d’Austerlitz, en hommage à la Grande Armée. Le chantier fut confié aux plus grands architectes, sculpteurs et artisans de l’Empire. Ils réalisèrent en un temps record un arc somptueux, caractérisé par la richesse de ses matériaux précieux et de son décor sculpté.
Inspiré des arcs de Septime Sévère et de Constantin à Rome, l’arc du Carrousel présente trois arcades, ponctuées de colonnes corinthiennes de marbre rose. Un quadrige se dresse au sommet. Des bas-reliefs retraçant les épisodes majeurs de la campagne d’Allemagne de 1805 complètent son riche décor. Au-dessus de chacune des huit colonnes est placée une statue représentant un soldat des principaux corps de l’armée de Napoléon : cuirassier, dragon, grenadier à cheval, chasseur de cavalerie, grenadier d’infanterie, canonnier, carabinier et sapeur.
Le Louvre remercie les donateurs
Pour tout don, le Louvre remerciera nominativement chaque donateur ou la personne de son choix dans le musée et sur le site www.tousmecenes.fr.
Pour 30 € ou plus (soit 10, 20 € après réduction fiscale), les donateurs recevront une invitation pour deux personnes pour découvrir les collections du musée.
Pour 200 € ou plus (soit 68 € après réduction fiscale), les donateurs seront invités à une visite privée autour de l’oeuvre et des collections du musée un mardi, jour de fermeture du musée (invitation valable pour deux personnes).
Pour 350 € ou plus (soit 119 € après réduction fiscale), les donateurs bénéficieront également pendant un an de la carte Amis du Louvre.
Pour 500 € ou plus (soit 170 € après réduction fiscale), les donateurs seront invités à une soirée exclusive autour de l’oeuvre et des collections du musée (invitation valable pour deux personnes) et bénéficieront de la carte Amis du Louvre.
Tous mécènes !
- en 2010, grâce à 7 200 donateurs, le musée du Louvre a réuni les 1 260 00 € manquants à l’acquisition du tableau Les Trois Grâces de Lucas Cranach.
- en 2011, ce sont 500 000 € que 1 900 donateurs ont rassemblé pour restaurer et remonter deux éléments d’architecture cairote dans le cadre de l’ouverture du département des Arts de l’Islam.
- en 2012, 4 500 donateurs ont permis de réunir les 800 000 € manquants pour l’achat de l’une des deux statuettes en ivoire qui vinrent compléter une Descente de croix médiévale déjà conservée au Louvre.
- en 2013, 6 700 donateurs ont offert un million d’euros pour la restauration de l’une des icônes du musée, la Victoire de Samothrace et la rénovation de l’escalier monumental qui lui sert d’écrin.
- la campagne de 2014 a permis à plus de 4 500 donateurs de réunir 800 000 € pour la Table de Breteuil dite Table de Teschen.
- en 2015, L’Amour essayant une de ses flèches de Jacques Saly (1717-1776) a pu rejoindre les collections du département des Sculptures grâce à plus de 4 300 donateurs qui ont rassemblé près de 680 000 €.
- en 2016, grâce à 3 700 donateurs, le musée du Louvre a réussi à réunir les 670 000 € nécessaires pour reconstituer le mastaba d’Akhethétep.
- en 2017, grâce à la mobilisation d’un nombre record de 8 500 donateurs, près de 1,5 millions d’euros ont été réunis pour l’acquisition du Livre d’Heures de François Ier.
L’arc du Carrousel à travers l’histoire
1806-1815 : la période napoléonienne
L’arc de triomphe du Carrousel, hommage à la Grande Armée voulu par l’empereur Napoléon Ier, a été édifié entre 1806 et 1808 par Pierre Fontaine et son associé Charles Percier. Ils créèrent un monument inspiré par les arcs de Septime Sévère et de Constantin à Rome, mais de plus petite dimension. Il se distingue en outre par sa riche polychromie due à la diversité des matériaux utilisés.
Les deux architectes, qui laissèrent leur empreinte dans l’histoire architecturale du Louvre et des Tuileries, vont être contraints de collaborer avec leur rival, Dominique-Vivant Denon, le directeur du musée du Louvre, alors « musée Napoléon ». Ils se sont d’abord opposés sur l’implantation même de l’arc : devait-t-il être aligné sur le Louvre ou sur l’entrée principale du palais des Tuileries ? C’est cette dernière option, défendue par Fontaine, qui finira par l’emporter.
Denon, qui exerce son influence sur toute la vie artistique, est en charge du décor sculpté : il va en écrire le programme et en répartir l’exécution entre les sculpteurs. Il se composait, entre autres, d’une série de bas-reliefs illustrant la campagne d’Allemagne de 1805 et de statues de soldats des principaux corps de l’armée de Napoléon. Au sommet, l’arc était surmonté du quadrige en bronze de Saint-Marc, issu des saisies révolutionnaires à Venise. Il devait être complété d’une monumentale statue en plomb de Napoléon Ier, qui, à peine installée, fut retirée, car elle ne satisfit pas l’Empereur.
1815-1871 : de la Restauration à la Commune
À la chute de l’Empire, en 1815, l’arc est progressivement dépouillé de son décor. Les chevaux de Saint-Marc sont restitués puis les reliefs déposés. La destruction totale de l’arc est même un temps envisagée. Toutefois, Louis XVIII qui souhaite achever les grands monuments parisiens de conception impériale afin de leur faire servir la gloire de la dynastie des Bourbons, commande en 1823 de nouveaux bas-reliefs. Le comte de Forbin, directeur des musées royaux, dirige le chantier et confie au sculpteur Bosio la réalisation d’un nouveau quadrige. Inspiré de l’ancien, il porte l’allégorie de la Restauration (ultérieurement appelée la Paix) tenant un sceptre orné de l’image de Louis XVIII. La Révolution de Juillet interrompt brutalement les travaux et amène à une nouvelle révision du décor puisque les basreliefs originaux sont replacés sur l’arc en 1831.
Entre 1852 et 1857, la destruction des quartiers d’habitation qui séparaient le palais du Louvre de celui des Tuileries permet la construction de nouvelles ailes autour de la future cour Napoléon. L’arc du Carrousel ne marque plus seulement l’entrée du palais des Tuileries : malgré ses dimensions sommes toutes modestes, il constitue alors le véritable trait d’union entre les deux ensembles architecturaux.
Avec la chute du Second Empire et l’incendie du palais des Tuileries dans la nuit du 23 au 24 mai 1871, pendant la Commune, l’arc perd définitivement son rôle initial de porte triomphale.
De 1871 à aujourd’hui
Près d’une douzaine d’années après le grand incendie de 1871, les vestiges du palais des Tuileries sont détruits. L’arc du Carrousel devient un motif récurrent pour les peintres et les photographes de la Belle Epoque. Son état de conservation est cependant de plus en plus préoccupant, malgré les travaux menés par l’architecte Edmond Guillaume en 1889. Ce n’est qu’à partir d’août 1930 qu’une nouvelle restauration est entreprise par l’architecte Albert Ferran, dans un contexte financier très difficile : l’ensemble du projet de restauration ne peut être mené à son terme. En particulier, les sculptures des soldats de la Grande Armée, en très mauvais état, ne sont pas remplacées par des copies comme cela avait été envisagé.
Une nouvelle page de l’histoire de l’arc du Carrousel s’ouvre avec le projet du Grand Louvre, dans les années 1980. L’arc, qui, privé du palais des Tuileries, semblait un peu perdu face au Louvre, trouve une nouvelle place lors de la recréation du jardin du Carrousel, rendue nécessaire par tous les aménagements souterrains du site. Suite au concours remporté par Jacques et Peter Wirtz en 1990, il s’inscrit désormais dans une nouvelle composition paysagère dont il est le pivot. L’arc du Carrousel participe ainsi d’un nouvel équilibre dans le dialogue qui se noue entre le palais et ses jardins, tout en demeurant le premier jalon de la grande perspective qui structure l’Ouest parisien, jusqu’à la Grande Arche de la Défense.